
Ibrahim Ben Doungous, 22 ans, élève et Alhadji Boukar, 24 ans, commerçant sont tous des cousins domiciliés au quartier Bamenda dans l’arrondissement de Kolofata. Les deux vont à moto le premier mars dernier, lorsque, au niveau du lieudit Douanes, peu après 14h, ils sont interpellés sous un ton menaçant par un Caporal du BIR[1] en poste à Kerawa : « Où allez-vous ? Arrêtez le moteur (…) Remettez les clefs à David(…) », réagit furieux le fantassin porteur d’une Kalachnikov.

Ibrahim Ben Doungous qui n’apprécie pas du tout pas ce ton martial et peine comprendre les intentions du Caporal, résiste dans un premier temps et rétorque : « Pourquoi toutes ces injonctions ? », le Caporal de plus en plus furieux lui rappelle sèchement : « Tu n’as pas le droit de parler (…) », puis s’enchaîne entre les deux parties, une joute oratoire assez tendue :
- Caporal : « Tu veux mourir ?
- David ( Ex-Comité de Vigilance bien connu à Kerawa, guide du Caporal) : Contrôle ton langage, c’est un tueur (…) Tu as vu son état ? Il est saoul (…)
- Caporal ( arme sa kalach, la pointe sur Ibrahim Ben Doungous , puis une minution tombe) : Avec qui est-ce que tu joues ?
Ibrahim Ben Doungous se veut prudent et baisse le ton. Entre-temps, le Caporal exige et obtient d’ Alhadji Boukar que la clef de la moto fut remise à David, son complice. De ce pas, il conduit ce dernier vers un couloir attenant.
AGRESSION

« Il m’a pointé l’arme sur le visage et a exigé que je lui remette tout ce que je possède comme argent. Je lui ai dit en jurant que je n’avais rien. Il m’a donc dit qu’à défaut de lui remettre de l’argent , il allait me tuer et ne sera jamais puni », nous apprend Alhadji Boukar qui a eu la vie sauve, grâce aux cris d’alerte d’Ibrahim Ben Doungous qui vivait de loin la scène. « Lorsque Ibrahim Ben Doungous criait, le Caporal s’est retourné pour regarder et c’est à cet instant là que j’ai pris la fuite », rajoute t-il.
Au demeurant, Il ressort des informations recoupées par nos soins que le Commandant du BIR-Kolofata détiendrait la filiation de ce Caporal-furieux, pour l’avoir entendu dans l’enceinte du BIR-Kolofata. Mais à quoi cela servirait-elle dans une zone où des bavures de cet ordre sont trop souvent restées impunies ? Qu’a-t-on servi comme punition aux mis en cause des faits ci-dessous ?
[1] Bataillon d’Intervention Rapide, corps d’Élite.
Liens non exhaustifs des bavures militaires restées impunies.
- https://psydh.com/2022/02/17/cameroun-extreme-nord-forces-de-defense-il-tente-dabattre-francis-danzabe-et-beneficie-de-la-protection-de-sa-hierarchie-entre-apparents-degats-collateraux-et-effectivite-dune-mauvaise/
- https://psydh.com/2021/12/18/cameroun-extreme-nord-mayo-sava-ciel-orageux-le-parquet-dinstance-de-mora-la-legion-de-gendarmerie-de-lextreme-nord-et-la-compagnie-de-gendarmerie-de-mora-pris-dan/
- https://psydh.com/2021/12/22/cameroun-extreme-nord-police-judiciaire-non-a-la-brigade-t-gendarmerie-et-compagnie-de-gendarmerie-de-mora-poisons-lents-de-la-galerie/
- https://psydh.com/2020/03/03/cameroun-nord-faro-arrond-wate-derives-fascistes-du-commandant-de-la-brigade-t-de-gendarmerie/
- https://psydh.com/2019/10/22/cameroun-extreme-nord-mayo-sava-mora-societe-elle-echappe-a-un-lynchage-pour-avoir-prefere-la-bible-au-coran-exige-par-ses-parentsentretien/
- https://psydh.com/2019/01/10/cameroun-justice-pueriles-contradictions-de-notre-appareil-judiciaire/
- https://psydh.com/2019/03/21/cameroun-extreme-nord-defense-des-militaires-du-42e-bim-mora-presumes-coupables-de-tortures-et-pillage-en-bande/
- https://psydh.com/2019/01/09/cameroun-extreme-nord-mozogo-mozogo-mayo-tsanaga-extreme-nord-larmee-une-fois-de-plus-torture-et-tue/
- https://psydh.com/2017/11/21/cameroun-justice-vers-la-legalisation-de-la-torture-arbitrairement-garde-a-vue-puis-torture-a-mourir-par-des-gendarmes-il-vient-detre-condamne-a-5-ans-demprisonnement-ferme/