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BAGANAMA, 45 ans, COMMERÇANT A KOZA, LA VICTIME

Photo prise pendant qu’il faisait ses confidences, quelques jours avant sa transition. Selon Mme MAWA, l’une de ses épouses et M. NDEVNA son frère aîné que nous avons rencontrés, le défunt ne pouvait plus serrer le poing encore moins  croiser ses bras. Tous étaient tuméfiés et auraient exigé, une rééducation. L’image ci-dessus reflète la nature du handicap hérité des séances de tortures.

IL  SUCCOMBE A  DEUX JOURS DE TORTURES SUBIES

Au sein du  Poste de Commandement  de l’Armée de Terre à MOZOGO

Le Sous-Lieutenant  B.  du 42è BIM – MORA, présumé bourreau…

RÉCIT DU CHEMIN DE CROIX DE M. BAGANAMA

DATELES FAITSOBSERVATION
26 Nov. 2018,

avant midi

M. BAGANAMA à bord de sa camionnette, transportant 36 sacs de mil et deux convoyeurs (motor-boys) est interpellé non loin de la  COMMUNE de MOZOGO, par le LT[1] de l’Infanterie MBOUTOULe véhicule est garé dans la cour du PC. M. BAGANAMA est conduit au sein de cette Unité et les deux motor-boys transférés à la BTGMZ[2].
28 nov. 2018, autour de midiLe LT MBOUTOU[3], à bord d’une moto conduit M. BARGANAMA à la BTGMZ[4].Au moment d’être conduit à la BTGMZ, BARGANAMA est encadré au dos par le militaire-gérant du foyer de MOZOGO. Et aux dires du défunt, la moto qui le conduit à la BTGMZ ne s’est pas arrêtée dans la cour, mais est entrée au sein de la BTGMZ avant de le déposer.
29  Nov. 2018BARGANAMA très souffrant, est évacué à l’hôpital de KOZA. M. GANAYE, un de ses proches l’y conduit à bord de son véhicule.Au sujet de son état de santé, L’une de ses épouses, Mme MAWA reconnaît devant nous, avoir soutenu son  époux souffrant au sein de la BTGMZ en le massant à l’aide de l’eau chaude, les bras étant enflés..
La victime dans ses confidences a dit  qu’un « docta » l’a consulté (la veille et le jour de son évacuation) au niveau de la BTGMZ.  Les médicaments  prescrits la veille  ont été achetés par les gendarmes. Et pour les avaler, il a eu le bonheur grâce aux gendarmes, de rompre le jeûne à  lui imposé les dernières 48h par son militaire-tortionnaire. C’en dit long !
02  Déc. 2018BARGANAMA rend l’âme après s’être confié aux siens.Selon l’une de ses confidences, il est resté ligoté de son arrestation le 26 novembre jusqu’au 28 novembre, peu avant d’être transféré à la BTGMZ.

SI A CERTAINS NIVEAUX DE L’ÉCHELLE HIÉRARCHIQUE MILITAIRE LA GESTION DES AFFAIRES N’ÉTAIT PAS COMPLAISANTE, CES MILIRAIRES D’UNE PART NE SERAIENT PAS DES NEO-FASCISTES ET CES UNITÉS DES ARMÉES  D’AUTRES PART NE SERAIENT PAS DES NE0-GOLGOTHA

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SIMON BASSA A  KOUSSERI

SIMON BASSA a environ 21 ans lorsqu’il est appréhendé le 21 août 2013 et condamné le 12 Août 2016 à 20 ans de prison par le TM de l’Extrême-Nord. Et pour causes ?

SAÏDOU  A. , maréchal-des-logis chef au moment des faits serait au centre d’un trafic de matériel militaire entre le Cameroun et le Tchad. Selon toutes vraisemblances, il assurerait  lui-même les transactions depuis Douala, jusqu’au jour où, il prend connaissance du jeune Simon BASSA, magasinier à L’AGENCE DE VOYAGES TOURISTIQUE de Kousseri. Une entente est vite scellée entre ce jeune et le gendarme. Désormais le colis contenant officiellement des T-shirts, est envoyé directement à Kousseri et  le magasinier a une seule chose à faire : appeler par téléphone le  Lieutenant  HASSAN  S. , officier de l’armée Tchadienne qui le récupère. Tout  se complique le jour où la Police de Frontières du Cameroun intercepte le colis. Le Lieutenant HASSAN  S. est interpellé, Simon BASSA arrêté à son tour et tous transférés à Maroua. Surprise totale : Cinq ans plus tard, SAÏDOU  A.  gendarme Camerounais  est libre et n’a jamais été privé de liberté. HASSAN  SILIMAN le tchadien libéré depuis plusieurs années et BASSA seul écope de 20 ans de prison.

Abdoul-Aziz Abdoulaye  à Mora

28 juin 2017, sous le titre de : GENDARMERIE NATIONALE ENTRE L’IMPUISSANCE  DE PROTEGER ET LA FAIBLESSE  DE TORTURER– CAS DE LA BRIGADE TERRITORIALE DE GENDARMERIE DE MORA, nous écrivions :  « Abdoul-Aziz Abdoulaye, 26 ans domicilié à Mora est interpellé tôt ce matin au lieu-dit  MEME (chefferie dépendant  de l’arrondissement Mora) par des éléments de la Brigade Territoriale de Gendarmerie de Mora (BTGM) (….)  nous sommes offusqués d’apprendre qu’il ait fait l’objet de bastonnades et autres formes de tortures au point d’être incapable de se tenir debout. Pour démontrer leur mauvaise foi, les gendarmes l’ont conduit directement en cellule, plutôt qu’à l’hôpital tant il est vrai que le jeune Abdoul-Aziz Abdoulaye était déjà très épuisé et même affaibli. »   Le 02  Juin 2017, après avoir titré : l’étrange idylle entre la torture et la procédure pénale.. Abdoul-Aziz Abdoulaye très malade, pourrait succomber à ses blessures après 5 jours de garde-à-vue… nous rappelions que « Sa famille qui lui rend  régulièrement visite a constaté que sa santé se dégradait. Elle a demandé au maître-de-céans, Commandant de ladite Brigade de daigner l’évacuer à l’hôpital pour des soins médicaux. Refus du Chef.(….)  les nouvelles qui nous sont parvenues ce matin (soit  5 jours après l’intense torture subie), font état de ce que, Abdoul-Aziz Abdoulaye est très malade, il porte des blessures devenues des plaies au  dos et le reste du corps. Ces plaies contiennent  du pus, donc  infectées et lui font atrocement mal.. Il ne cesse de pleurer non sans implorer l’indulgence du Commandant en Chef de cette Brigade qui est resté jusqu’à lors très froid. »

21 juillet 2017, après avoir reconnu que le Commandant en Chef avait cédé  à la pression, nous publions les Certificats médicaux de M. Abdoulaye,  dont le contenu suit :

  • CERTIFICAT MEDICO-LEGAL  du 08 Juillet 2017 signé du Docteur IBECK Marcel, Médecin à Mora, nous lisons : «  Lésions dorsales surinfectées, de contusions thoraciques (…) Membres Inférieurs d’une impotence fonctionnelle.(…) Incapacité de 25 jours. »
  • CERTIFICAT MEDICO-LEGAL  signé du 10 juillet 2012 par le Médecin traitant et Directeur de la CLINIQUE LA VOLONTÉ du Dr  MOUSSA DJIDDA, nous lisons : «  Multiples plaies contuses et infectées du dos et des membres inférieurs. La radiographie ne montre aucune lésion osseuse. (…) Incapacité physique partielle de 30 jours, sous réserve de complications ultérieures.Novembre 2017 : Après
  • 05 jours de garde-à-vue et dans un état de « désintégration physique » et sous le regard moqueur de ses bourreaux formés et payés pour nous protéger.
  • 05 jours d’hospitalisation contre la volonté des gendarmes qui auraient souhaité le  maintenir en cellule, jusqu’à ce qu’il ait accédé à leurs vœux ( ???).
  • 10 jours pour endurer d’atroces douleurs de bastonnades à la machette et se faire soigner aux charges de sa famille, ABDOULAYE est condamné à  5 ans de Prison, assorti d’une amende, le tout au mépris de la torture à lui infligée par des gendarmes, jamais inquiétés après leur forfaiture. Nos cris et dénonciations depuis un an, sont restés sans effets.

  Mustapha  Ali à Yegoua –  Mora

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21 juin 2018, Mustapha Ali, polygame de 35 ans et père de 13 enfants, compte parmi les 22 suspects appréhendés par les Forces Spéciales du BIR-KOLOFATA, au lieudit  YEGOUA.  Le Commandant en chef des opérations, serait un Officier connu sous le pseudo de LION. A  la base de ces arrestations massives et pillage, ce sont des suspicions qui font des 22,  des Combattants de Boko Haram. Au bout d’une semaine de tortures, ils sont libérés pour faits non établis. Cependant, ils sont reconduits à YEGOUA à bord du véhicule militaire. C’est ainsi qu’à l’arrivée, tous constatent que Mustapha Ali est décédé. La protestation de son père ne change rien au moral des tortionnaires qui se retirent sans gêne.

TECHNIQUES DE TORTURE DU BIR-KOLOFATA

  • Chacun est déshabillé ;
  • Jambes liées et accrochées au mur vers le haut ;
  • Têtes pendantes vers le bas ;
  • Pendant la bastonnade à l’aide d’une planche ou machette, le présumé terroriste est arrosé d’eau laquelle par moments passe par les narines et étouffe.
  • La torture prend fin après que le supplicié ait répondu à l’affirmative à la question suivante : « Combien d’années as-tu passé à Sambissa[1]? ». Il faut l’avouer et donner une durée

[1] Camp d’Entraînement de Boko Haram, situé au Nigeria

BASE  NAVALE DE MAGA – MAYO DANAY

Le  13 Juin  2018,  un  Enseigne de Vaisseau de 2è Classe (Sous-Lieutenant), Commandant les troupes de la Marine Nationale en poste à Maga, Département du Mayo-Danay, Région de l’Extrême-Nord s’est livré en compagnie de ses éléments à une avalanche d’arrestations arbitraires, tortures et extorsion d’argent. Notre dénonciation du 23 juin dernier n’a apparemment pas eu d’effets. Et quelques-unes des victimes  dont les images ci-contre sont jointes, attendent toujours l’ouverture des enquêtes. Il s’agir  de : (1) DAÏROU HAMADOU, 27 ans, domiciliée au quartier GUIDEBA (Maga), débrouillard,  (2) HADJI  MAMAT, 48 ans, domiciliée au quartier Résidentiel (Maga), Mécanicien. (3) OUMAR ABDALAH, 46 ans, Pêcheur. De leurs propres aveux, les méthodes de tortures étaient presqu’identiques. L’un d’eux déclare : « Les militaires nous ont arrosés un mélange d’eau, plus urines plus sable avant de nous infliger à tour de rôle bastonnades à l’aide de machettes pour certains et ceinturons pour d’autres. » Et  l’autre de conclure, parlant des femmes elles aussi victimes de tortures que « chacune d’elle portait sur la tête un casier de bière vide de bouteilles, mais plein de pierres avec lequel elles tournaient sur place. Je dois rappeler qu’après la bastonnade, les militaires nous ont obligé (Longue Longue et moi) de tenir dans nos mains de lourds amortisseurs de camions, avec lesquels nous faisions des marches semblables au défilé militaire en chantant l’hymne national »

E.M.K

[1] Lieutenant

[2] Brigade Territoriale de Gendarmerie de MOZOGO

[3] Le  Lieutenant  MBOUTOU depuis qu’il est à MOZOGO, semble n’avoir subi aucune relève règlementaire après 3 mois. Il est donc en poste depuis un an.