L’inacceptable mutisme de deux Unités protectrices d’un tortionnaire

Cas de l’octogénaire M. LITINÉ GOUADAVA OUSSALAKA qui a subi un supplice inexpliqué et inacceptable du 10 au 13 Septembre 2020 : 30 Coups aux fesses de machette préalablement chauffée au feu de bois  par jour et pendant trois jours. Le tortionnaire aujourd’hui couvert  par la Compagnie de Gendarmerie de Mora est un Adjudant de l’Infanterie qui depuis plus d’un an, bénéficie de la protection de la Préfecture du Mayo-Sava et de la Brigade T. Gendarmerie de Mora toutes deux restées indifférentes à notre dénonciation du 17 septembre 2020.

Les FAITS

Extrait Entretien[1] avec le patriarche il y a 15 mois : le 15 septembre 2020


Quand êtes-vous arrêté et combien de temps avez-vous passé entre les mains des militaires ?

Je suis arrêté le Jeudi 10 septembre dernier autour de 08h et libéré dimanche 13 suivant dans la matinée. Soit quatre jours et trois nuits.

Pourquoi êtes-vous arrêté ?

Juste un malentendu entre le Lada MESPEH, le Chef de Canton de Podoko Nord et moi.

Qu’est-ce qui s’est passé ?

 Lada MESPEH a arbitrairement vendu mon terrain à Dougdjé Gigla. Surpris dans mon champ, je lui avais demandé de libérer. Ce qu’il a refusé avant de conclure pendant nos échanges que c’est moi qui ai tué ses deux fils âgés d’environ 30 et 26 ans. Surpris et déçu par cette déclaration, je saute sur lui et lui demande des explications. Les témoins nous séparent et c’est ainsi qu’il porte plainte contre moi auprès du Chef Lada MESPEH qui à son tour me convoque. Je refuse de me présenter tant que Dougdjé Gigla ne se serait pas expliqué sur les charges d’assassinat de ses enfants qu’il me fait porter.

Comment vous-êtes vous retrouvé dans les filets des militaires ?

Mon refus de répondre à la convocation du Chef, l’a fait saisir des militaires qui sont passés me prendre à moto et me conduire à leur base.

Comment aviez-vous été traité par les militaires ?

Après mon arrivée et sans m’entendre, ils m’ont conduit dans une salle et m’ont infligé 15 coups de machette aux fesses. Durant tout mon séjour, couché sur un sol nu, à la merci du froid et des moustiques, je recevais 15 Coups de machette chaque matin et chaque soir…

De quoi était fait votre repas ?

Je n’ai jamais mangé et bu tout au long de ce temps-là. Ils m’ont fait comprendre que le Chef leur a chargé de ne pas me donner à manger et de l’eau pendant une semaine.

Comment  êtes-vous libéré ?

Le Dimanche matin, ils ont fait appel à un moto-taximan à qui ils ont demandé de m’accompagner chez moi.

Propos Recueillis en Podoko et interprétés le 15 Sept. 2020

Par   Polycarpe Marava  Goudjama

  1. PROBLEME
  • Présumé  mutisme (pouvant s’apparenter à une forme de soutien) de la Préfecture : Si elle avait réagi à notre dénonciation du 17 Septembre 2020, les enquêtes n’auraient pas débuté Novembre 2021, soit Un an plus tard.
  • Présumée allégeance de  la Brigade T. Gendarmerie (BTG) de Mora : Cette unité est saisie le 17 septembre 2020 par une Plainte du patriarche. Son silence 15 mois après fait douter de sa bonne foi. D’ailleurs, pourquoi s’en étonnerait-on, quand on sait qu’elle (BTG) est elle-même un Centre de Tortures et donc prompt à protéger tout tortionnaire ?
  •  Déshonneur de la Compagnie de Gendarmerie : Elle est saisie par le Procureur au soir du mois passé. Mais à notre surprise, le Sous-officier qui pilote l’enquête a fait montre d’une extrême légèreté. Et pour causes :
  • En trois semaines d’échanges avec les différentes parties, la question de tortures et de traitements inhumains, n’a jamais été évoquée. L’Officier de Police Judicaire s’est plu à discuter du problème  de champ, source lointaine de la torture subie par le patriarche.
  • A la question de savoir pourquoi l’Adjudant, présumé tortionnaire du patriarche n’a-t-il jamais été convoqué, l’enquêteur toute honte bue aurait déclaré à notre Collaborateur : « Il ne peut pas être là (….) On  ne le connaît pas (….) ». Pour une Unité comme la Compagnie de Gendarmerie de Mora qui  a rarement été un modèle de probité en termes de gestion des droits humains, une telle réaction ne saurait étonner.
  • Identité masquée du tortionnaire : Depuis un an, rien ne filtre de l’identité de ce Sous-officier aux réflexes staliniens. Tout se passe comme si, les faits que nous dénonçons sont survenus, au bout d’un petit matin dans un lieu inconnu. Que Nenni !  L’Adjudant tortionnaire porterait (en attendant que le Commandant du 42è Bataillon infirme pour révéler le vrai nom, à défaut de le confirmer) le nom de S. Il est au moment des faits Commandant du Poste Avancé de l’Armée, situé à la Mission Catholique de Makoulahé, moins de 10 Km du Bataillon d’Infanterie Motorisé, dans l’Arrondissement de Mora.

[1] https://psydh.com/2020/09/16/cameroun-mora-m-litine-oussalaka75-ans-torture-et-garde-a-vue-par-les-militaires-du-42e-bim/

https://psydh.com