les douaniers chassent les militaires de Kourgui
Les douaniers précédemment en service à Kourgui par Mora, sont entrain de regagner leur poste de travail. En effet, des informations bien introduites font état de ce que les militaires qui occupent les locaux de la Douane de Kourgui depuis le début de la guerre contre boko haram, sont au point de libérer les locaux. Et cela s’explique. L’accalmie que nous vivons depuis quelques mois dans le cadre de la guerre contre le terrorisme vient d’amorcer une phase importante de son développement. En effet, notre frontière commerciale d’Amchidé (arrondissement de kolofata) qui s’ouvre au Nigeria est désormais opérationnelle. Les échanges entre les deux pays ont repris de plus belle. Les poumons économiques du mayo-Sava, décharnés et exsangues depuis quelques années, reprennent vie au plus grand bonheur des populations, mais aussi du gouvernement. Cependant, un axe important de la procédure qui conduit à cet éveil ne nous semble guerre idéal et cela pour 03 raisons :
- La présence des forces de Défense à Kourgui tout au long de la crise a été à plus d’un titre salutaire dans le cadre du dispositif sécuritaire. Pour illustration, les localités voisines telles que : Yegoua, Ngansé, Pivou, kotcherehe, Kassa 1 et 2, etc. sont restées jusqu’à nos jours des endroits hyper-dangereux et en permanence irrigués par des terroristes, nonobstant l’apparente accalmie. Nous sommes d’ailleurs témoins de plusieurs alertes faites par les COMITES DE VIGILANCE et dont la prompte et brillante intervention des militaires à partir de Kourgui, a permis quelquefois d’éloigner le danger, si ce n’est de l’anéantir. Toutes choses qui n’auraient pas eu le même impact en termes de célérité s’il eût fallu l’intervention des éléments basés au 42è Bataillon d’Intervention Motorisée de la même ville. C’est une évidence indubitable qu’aucun expert en guerre n’aurait assez d’arguments pour fragiliser.
- Au moment où nous écrivons, ces militaires seraient entrain de libérer les locaux de Kourgui au profit des « légitimes » propriétaires qui ne sont autres que les douaniers. Ces fonctionnaires des Finances devraient regagner leur poste afin de contrôler le flux import/export entre la frontière et le pays. Ce qui est d’une urgence que l’on ne saurait remettre en question.
- Cependant, ce modus opérande ne rassure point. Faire partir les militaires, parce que les douaniers arrivent n’est pas une approche idéale. « nous aurions souhaité que les militaires soient maintenus sur place malgré le retour des douaniers (..) cela nous rassure puisque l’ennemi peut toujours surprendre et l’absence des militaires, risquerait nous coûter cher (..) » réagit ABDOU ABAKAR un Agent de COMITE DE VIGILANCE qui a été de toutes les interventions militaires parties de Kourgui. Attitude d’ailleurs partagée par ABBA KATSALA , son homologue qui déclare froidement que cette décision de faire partir les militaires n’est pas mûrie et c’est nous qui allons souffrir. « Qui leur a dit que les boko haram sont morts (..) n’est-ce pas boko haram a arraché argent et vivres à Kassa il y a un mois ? N’est-ce pas ils ont tenté d’égorger le lawane de kotcherehe il y a un mois ? n’est-ce pas nous avons arrêté un boko haram armé à un kilomètre d’ici (kourgui) il y a deux semaines ?n’est-ce pas boko haram a brûlé quatre maisons à OURAKESSOUM (Amchidé) avant-hier ?(…) J’ai peur qu’ils envahissent Kourgui après avoir constaté l’absence des militaires (..) que les militaires restent à kourgui ».
Et comment cohabiteront militaires et douaniers dans un espace déjà étroit et Ô combien stratégique de Kourgui ? La cohabitation Douanes et Forces de Défense est-elle osmotique sur tout terrain des opérations de guerre ? Que doit-on faire face aux soucis économiques incontournables dans un contexte de sécurité fragile où la présence des forces de Défense pourrait remettre en question la présence d’autres forces inadaptées au contexte de sécurité ?
These are the questions!
Emmanuel MOMO
C’est assez difficile de concilier les contraintes securitaires et economiques.Mais un peu de flexibilite permettrai de maintenir les population dans un climat assez rassurant.
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Merci de votre réaction qui démontre malgré tout qu’une solution est possible face à cette situation.
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