Il est environ 14h30, les rues et ruelles de la cité de Mora grouillent de monde. Les populations  de cette ville et plus précisément les militants du parti au pouvoir tentent  cahin caha de retrouver le chemin de leur domicile sur des sentiers immergés. En effet, elles viennent d’assister sous une pluie battante à la prise officielle des fonctions de leur nouveau Maire. C’est la fête. « Nous avons notre nouveau Maire (…) On espère que ces routes prochainement seront goudronnées(…) et la ville rénovée (…) » murmurent quelques-uns au moment où d’autres plus discrets s’emploient beaucoup plus à se frayer la voie en contournant  ces flaques d’eaux de pluies qui parsèment la voie publique. C’est en ce moment précis que soudain, des cris de détresse se font entendre au lieudit Djermé (géographiquement situé entre la Permanence du Parti RDPC et la Délégation Départementale du Commerce). Que s’y passe-t-il ? En effet c’est dame veuve Fadmé Liman Oumar ivre de colère qui mobilise la foule. Informés de la scène, notre rédaction s’est déportée à son domicile pour en savoir plus. C’est dans cette veine qu’elle nous accorde un Entretien que nous publions in extenso.  Pour mémoire, cette sexagénaire  est celle qui, il y a moins d’un mois, exprimait dans les colonnes  de notre journal sa déconvenue suite à la libération par le Tribunal de Mora de M. Ibrahim Abba alias Baba Nessa, un quinquagénaire mis aux arrêts après avoir abusé et engrossé sa petite-fille, âgée de 16 ans. Larmoyante et presque bègue sous l’effet de l’irritation,  elle tambourinait entre autre que « (…) Si cette justice respectait la femme, la fille, les mineures victimes de violences, d’abus sexuels, elle aurait programmé cette libération en prenant en compte la prise en charge des victimes de ces pervers. Ce qui n’est pas le cas. Les victimes n’ont qu’à mourir et on s’en fout.(…) »

ENTRETIEN

Vous avez il y a quelques heures de cela, selon nos sources, échappé de justesse à un accident de la route qui serait prémédité… Info ou intox ?

Je ne suis pas une clairvoyante pour lire dans les intentions de celui-là. A première vue, il peut s’être agi d’un accident comme tout autre dont j’ai échappé. Mais certains indices militent en faveur d’un acte prémédité.

Par qui et Comment ?

Je  suis sur la voie publique entourée des nombreuses camarades  du parti (RDPC). Nous venions d’assister à l’installation de notre nouveau Maire et étions sur le chemin retour vers nos domiciles. Cela se passe peu avant 15h. Des témoins peuvent l’attester. Un conducteur de moto arrive en face de nous. Plus il avance, plus il accélère plus fort et se dirige vers moi. Ceux qui marchaient avec moi l’ont constaté. J’essaye de prendre un peu d’écart, là encore il semble davantage me suivre. C’est ainsi que je saute très loin de la chaussée et lui à son tour, ne pouvant plus, je pense réaliser son projet, échoue dans une nappe d’eau de pluie et je suis éclaboussée. S’il n’avait rien à se reprocher, il se serait arrêté et présenté ses excuses. Mais il a continué sa route.

Qui est celui-là ?

Ibrahim Abba connu sous le sobriquet de  Baba Nessa. C’est lui qui a détruit ma petite-fille mineure. Après l’avoir violée, abusée et engrossée, il a été arrêté et le tribunal l’a libéré sans un procès. Aujourd’hui, c’est peut-être ma tête qui est visée.

Libéré sans procès, pourquoi selon vous en voudrait-il à votre vie ?

Quelques jours après l’accouchement de ma petite-fille, il a envoyé je ne sais pas trop le contenu comme don…Mais alors, j’ai repoussé la porteuse et cela peut-être  ne lui aurait pas plu.

Au moment où vous fustigiez le tribunal qui aurait par maladresse libéré ce pédophile de gendre, vous fîtes  allusion à la non prise en compte des mesures d’accompagnement de votre petite-fille.. Pourquoi donc repousser sa contribution dans ce sens ?

J’ai ouïe dire que ses soutiens de l’ombre lui ont conseillé de poser cet acte dans le sens de nous endormir. Ce n’est donc pas une initiative louable qui soit venue de lui.  Je me rappelle encore du spectacle aux allures de moqueries qu’il offrait devant ma porte et mes proches juste après sa sortie de prison. Il a même fait de menaces en pleine route, à la sœur aînée de celle qu’il a détruite. Ma foi m’interdit de recevoir ce type de don plein d’humiliations et de honte C’est comme si, on vous obligeait de manger des matières fécales. Non, ma descendance mérite mieux !

Et pourtant, les besoins restent énormes ?

La dignité compte mieux que l’avilissement. L’Eternel est au contrôle. Dieu fait grâce. M. MOUNDE Olivier, le Chef Centre Social de Mora multiplie des actes de soutien en faveur de cette enfant comme c’est le cas de bien d’autres enfants. La Commune de Mora et l’Ong PLAN International  par exemple sont au point de lui offrir plusieurs formes de soutiens parmi lesquels une prothèse auditive et plus encore. Je ne saurais ne pas marquer également ma reconnaissance pour le soutien tout au long de cette dure épreuve du Cabinet Conseil  « LaVoie TheWay ».

Allégations d’une tentative d’assassinat par votre petit-gendre, qu’entendez-vous faire ? Une plainte serait-elle en vue ?

Que le monde sache que s’il venait à éteindre ma vie, ceux qui l’ont libéré de la prison porteraient moralement la responsabilité. En attendant, comment pourrais-je porter plainte contre mon ennemi et cela, auprès de ceux qui le soutiennent ? Vous voyez que cela est insensé.  Je n’ai donc pas de plainte à porter. Le tribunal de Mora a contribué à mes souffrances. Je vais prendre quelques jours de jeûne et  cette affaire sera remise entre les mains du Créateur. Il s’occupera  du reste.

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