
M. Dougdje Gavagar, 59 ans, 15 mois de calvaire après un accident de route qui lui vaut 5 fractures ouvertes dont 4 à la jambes et au bras gauche. Il est sans soutien après avoir tout perdu dans la nuit du 15 au 16 Septembre 2016 à Aïssa Hardé, arrondissement de Mora. Il est ignoré comme bien d’autres Déplacés Internes n’ayant jamais reçu la moindre assistance. Il sollicite votre appui financier afin de répondre aux urgences médicales.

LES FAITS
Dougdje Gavagar[1] compte parmi la centaine des populations d’Aïssa Hardé en débandade dans la nuit du 15 au 16 Septembre 2016.
En effet, cette localité située à environ 15 km du Centre Ville de Mora est attaquée cette nuit-là par des présumés Boko Haram. Ce fut dans le contexte sécuritaire, l’un des raids les plus douloureux. Parler d’hécatombe ne serait en rien exagéré :
- 28 maisons sont incendiées avec pour conséquences :
- 26 chefs de famille – 36 épouses – 259 enfants sans abri ;
- 22 orphelins dont 12 perdent la même nuit le père et la mère ;
- 02 couples sont tués (Gosso Telle/Doumsara et Moustapha Pierre/Marie Kiki) ;
- 04 cousins sont tués : Kassawa Timinat 18 ans/Ndouho Bichaïr 14 ans et Gital Pierre 15 ans/Daniel Zga 25 ans ;
- 01 victime (Gosso Telle) de la même nuit meurt et perd dans sa lignée cinq personnes : Une épouse, Deux petits-fils, Une petite-bru, un arrière-petits-enfants (en gestation) ;
- 08 motos sont incinérées dans les flammes.
- En marge de cette expérience, aucune assistance n’a été accordée à ces populations dont l’essentiel des survivants, n’est plus jamais retourné sur ces terres arrosée de sang. C’est tout naturellement dans ce contexte que sieur Dougdje Gavagar et les siens quittent ce village pour squatter depuis lors sous le toit d’un neveu dans la périphérie de la ville de Mora. Le malheur ne venant pas seul, ll est victime d’un accident de la route le 02 janvier de l’an dernier. Cinq fractures dont quatre à la jambe, et une à la main. Faute de moyens, il se fait soigner par des rebouteurs dont la présumée expertise souffre d’assez de limites. Au final, sieur Dougdje Gavagar prendra le chemin de l’hôpital plus de six mois après..Mais dans quel contexte ? L’Entretien ci-dessous nous révèle les contours de son supplice.
ENTRETIEN

A quand remonte votre accident ?
C’’est précisément le 02 janvier de l’an dernier que j’ai eu cet accident de moto au niveau de Warba. Celui par qui arrive mon malheur a fait mieux de s’éloigner et n’a jamais fait signe.
Y avait-il eu un Constat de la gendarmerie nationale ? Si non, pourquoi ?
La distance qui sépare ce lieu de l’accident de la Brigade de Gendarmerie est assez grande et l’urgent étaient les premiers soins.
Vous vous êtes présenté à l’hôpital plus de sept mois après votre accident dont la radio révèle être une poly-fracture….Pourquoi avoir attendu si longtemps ?
Faute de moyens, je me suis retrouvé entrain de parcourir des rebouteurs auprès desquels je croyais mon sort sauvé. C’est plus tard que j’ai décidé de me rendre dans un centre hospitalier…
Faute de moyens ? N’avez-vous pas une famille, des enfants, des proches ?
J’en ai, mais que valent ces proches après tout ce que boko haram nous a infligés comme pertes en biens et en personnes ?
C’est vrai, mais Médecins Sans Frontières et autres ONG en place dans votre ville ont suffisamment appuyé des sinistrés comme vous…. ?
Je l’ai appris, mais aucune victime de Boko Haram d’ Aïssa Hardé, mon village, n’a bénéficié de ces Assistances. Nous sommes des oubliés.
Quel est votre problème de l’heure ?
Je porte dans mon corps des barres de fer depuis bientôt huit mois. J’ai manqué à tous les rendez-vous avec mon médecin chirurgien. Cela me fait très mal. J’ai perdu le sommeil et n’ai pas d’argent pour la suite de mon traitement.
Qui a supporté les premiers soins hospitaliers et quel est le montant prévu pour la suite ?
Profitant de l’accalmie, j’ai vendu ce qui me restait comme champs et me suis endetté auprès de quelques proches. Aujourd’hui, il me faut au moins six cent mille francs pour la suite. Et je n’en ai pas. Suis incapable d’en trouver.
Quelle est la structure hospitalière qui s’occupe de vous ?
Hôpital Régional de Maroua.
contact pour transfert de fonds : + 237. 695 012 306 ( son fils éponyme )
Propos recueillis en langue mada et interprétés par la rédaction
Le 19 Avril 2022
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