
ABATCHOUA AMADA, septuagénaire, domicilié à Mahoula / Canton de Ndjoundé, saisit aux premières heures du Mardi 15 Février dernier, le Commandant de la Brigade T. de Gendarmerie (CBT) de Mora à travers une plainte contre M. DJOUBAYEBOU. Ce dernier est accusé par le premier d’injures publiques et menaces sous conditions survenues quarante-huit heures plus tôt (Dimanche 13 Février) Suite à cette plainte, la Brigade T. de Gendarmerie (BTG) à deux reprises, convoque le concerné (M. DJOUBAYEBOU) qui refuse de se présenter. En attendant la prochaine étape de la procédure, il nous semble loisible de souligner qu’avant l’incident supposé du 13 février dernier, l’Association partenaire « Human Rights Monitoring » avait déjà saisi le Sous-préfet de Mora le 21 Décembre 2021 à travers une dénonciation. Celle-ci mettait en relief l’insécurité de ce patriarche (ABATCHOUA AMADA), face aux prédateurs bien identifiés.. Ce qui aujourd’hui nous semble gênant, est le degré de l’évolution de cette crise, deux mois après notre dénonciation. Pourquoi sieur ABATCHOUA n’a-t-il pas fait l’objet d’une exploitation après ladite dénonciation ? Pourquoi l’autorité préfectorale saisie semble n’avoir rien fait pour éviter la « guerre des éléments » du 13 Février ?
Toutes choses, si non une qui forceraient à penser que si les cris de ce dernier avaient été pris au sérieux par le Sous-préfet, les présumés menaces du 13 Février dernier auraient pu être conjurées. « J’ai surtout peur qu’ils ( ??) Viennent m’achever dans la nuit (…) » s’exclamait le patriarche ABATCHOUA AMADA ce jour en début d’après-midi lorsqu’il s’est rendu compte au niveau de la BTG que, M. DJOUBAYEBOU une fois de plus avait piétiné l’autorité du CBT en refusant de se présenter. Cet état d’esprit a la particularité de maintenir ABATCHOUA AMADA, dans un état plus stressant qu’il y a deux mois. D’ailleurs l’interview qu’il nous accorde le 19 Décembre dernier et dont nous nous faisons le devoir de reproduire ci-dessous quelques extraits, prouve qu’il humait déjà de l’ammoniaque (NH₄OH).
ENTRETIEN

De manière assez précise, dites-nous ce qui ne va pas…
Cela fait bientôt sept ans qu’il ronge progressivement mon terrain et le vend. Au fur et à mesure qu’il morcelle mon terrain, je recule et laisse ses clients exploiter. Cette fois-ci, ce n’est plus possible. Cà doit s’arrêter.
Comment le fait-il et à qui revend-il ces parcelles de votre terrain ?
Comme vous entendez. Il se présente un matin accompagné de M. DJOUBAYEBOU, son collaborateur et un client. Devant vous il décide de couper ce qu’il peut et l’offre au client qui a son tour s’installe. Et là, on se tait.
Le client s’installe comment ? Il y construit une case par exemple ?
Jusqu’à présent aucune maison n’est construite. Ce sont que des cultivateurs. Mais récemment, j’ai constaté que l’un de ses clients avant planté les bornes.
Où se produisent ces scènes ?
C’est dans le village Mahoula, juste après la Compagnie de Gendarmerie en venant de la Total.
Vous dites que les plus grandes victimes de (…) votre chef , ne sont pas de la même ethnie que lui….Comment le savez-vous ?
Je suis né dans ce village et j’insiste pour dire que la majorité de ses victimes sont comme moi des montagnards.
Si vous le dites, n’est-ce pas une manière de prouver que vos terres sont sur les montagnes et que votrer Chef de Canton au niveau de Mahoula a toutes les raisons de vous déguerpir…
Non. Chaque Camerounais où il habite est chez lui et ces terres qu’il arrache et vend sont un héritage que je dois de mes parents et grands parents. Ces terres m’appartiennent et ne sauraient être arrachées.
Avez –vous les papiers de la maison ( Titre foncier) ?
Non
Sur quoi reposent donc vos arguments ?
Les tombes de mes parents et grands parents sont là. C’est moi qui les garde. Comment peut-il prétendre être le Chef de Canton et penser que toutes les terres du Canton lui appartiennent ?
Comment peut-on prouver que ces tombes sont celles de vos parents ?
Oumar Oumaté dit Niakel, mon oncle, frère de mon père et plus âgé que moi est là…. Il est mon voisin et bien d’autres..
Pourquoi n’aviez-vous pas saisi les autorités locales pour faire entendre votre voix ?
On m’a déconseillé en disant que les Chefs Traditionnels à Mora, n’ont pas peur des autorités.
Qu’attendez-vous de nous ?
Je souhaite que vous deveniez ma bouche et que vous portiez ce problème plus loin.
Propos recueillis en langue Kirdi-Mora et interprétés par la Rédaction le 19 Déc. 2021.
DÉPOSITION
Je soussigné,
ABATCHOUA AMADA
CNI N° 117758249 du 18/9/2014 à EN04
Domicilié à Mahoula
Tél. 6
Déclare vrais les propos ci-dessus publiés et rassure n’avoir subi aucune pression au cours de l’Entretien.
Fait ce jour à Mora le 19 décembre 2021
ABATCHOUA AMADA
TÉMOINS

OUMAR OUMATE
Né vers 1946
Domicilié à Mahoula
Oncle d’ Abatchoua Amada
Réc./ CNI N° 3097956 du 28/8/11 à EN04

SALI BOUBA
Né vers 1958
Domicilié à Mahoula
Proche Parent d’abatchoua Amada
CNI n° 113809873 du 31/01/2012 à EN04