
« Sécession » selon le dictionnaire Larousse est un mot féminin dérivé du verbe latin « de secedere » qui veut dire se retirer. En d’autres termes, la sécession comparable à une dissidence, scission ou séparation est « une action menée par une fraction de la population d’un État en vue de se séparer, de façon pacifique ou violente, de la collectivité nationale pour former un État distinct ou se réunir à un autre. » Si d’emblée l’arrondissement de Salapombé n’affiche pas des signaux comparables à la définition ci-dessus donnée, il reste utile de fustiger la manière pittoresque avec laquelle l’administration publique s’y déploie en totale contradiction avec les valeurs républicaines : Le sous-préfet toujours aviné et saoul, passe plus de temps dans le bar qu’au bureau, son Secrétaire particulier, un sexagénaire qui viole et engrosse impunément des adolescentes, des voleurs de bois d’ébène protégés par des éléments bien connus du Commissariat de Sécurité Publique et des Agents des eaux et forêts, des patrouilles de police ayant en leur sein des civils prompts à « piétiner » des usagers, etc. Pour illustration, la nuit du 30 Janvier dernier reste mémorable. Au niveau du ruisseau qui jouxte le Carrefour CEBEC, la moto de David (interpelé avec M. Degaulle sont embarqués par une patrouille de la police.) est conduite au Commissariat de Sécurité Publique, par un civil qui serait proche parent d’un policier de la même unité. Et la liste est longue pour nourrir tout notre étonnement. Et nous nous interrogeons : Des autorités de l’arrondissement de Salapombé seraient-elles des sécessionnistes non violents qui doucement mais sûrement, se désolidarisent du gouvernement central et imposent aux usagers, leur doctrine managériale éhontée ? L’ENTRETIEN ci-dessous que nous accorde le patriarche AYISSI Camille, représentant départemental de l’Association « Human Rights Monitoring » pour la Boumba et Ngoko illustre davantage l’impact nocif de la gestion surannée des affaires de la cité.. Mais pour combien de temps ?
ENTRETIEN

Retour précipité d’Europe le mois dernier dû aux mauvaises nouvelles qui vous sont parvenues de Salapombé..Que peut-on retenir du fond de cette apparente crise ?
Je suis personnellement impliqué dans la scolarisation des jeunes Baka ( ndlr : Pigmées) qui font face à un énorme défi de socialisation. Ce sont des Camerounais marginalisés qui méritent notre soutien. Je me bats à la limite de mes forces et moyens pour leur faciliter l’accès à l’éducation. Si d’emblée la tâche n’est pas aisée, elle reste encourageante. Mais voyez-vous, une poignée de fonctionnaires véreux à la Salapombé, soucieux de me salir, ont profité de mon absence au pays, pour faire croire aux parents de la jeune Boto Christelle, adolescente Baka que j’ai fait inscrire dans une École à Yaoundé, que celle-ci fait l’objet d’une exploitation plus ou moins esclavagiste en France. Du coup ceux-ci et notamment sa maman à fait savoir aux miens que faute de ramener sa fille, je serais attaqué en Justice.
Qui est Boto Christelle ?

Elle est une adolescente née le 05 Mars 2007 à la Salapombé. Inscrite à l’Ecole Primaire et Bilingue « le Pavillon de Yaoundé », elle fréquente pour le compte de l’année scolaire en cours, la Classe du CE2.
Dans quelles conditions Christelle se sépare-t-elle de ses parents pour se retrouver sous votre tutelle ?
Le consentement de ses parents.
Et la suite de l’affaire ?
Une fois arrivé à Yaoundé en plein milieu du mois dernier, Je suis allé chercher Christelle à l’Ecole. Elle était réticente et larmoyante. Mais je n’avais pas de choix. Nous devons partir pour Yokadouma. Une fois au Parquet d’instance de Yokadouma, le Procureur nous reçoit et les faits lui sont décrits. Sur place, il fait appel au Délégué Départemental des Affaires Sociales de la place. Celui-ci sans tarder se présente et prend connaissance du dossier. A son tour, il appelle avec insistance le Chef Centre Social de Salapombé (absent à son poste) à qui il demande de retourner d’urgence s’occuper de ce cas. Celui-ci ne s’empêche pas de rappeler au Délégué Départemental, ci-devant chef hiérarchique qu’il n’était pas possible pour lui de retourner à Salapombé d’aussitôt. Malgré tout, Christelle et moi prenons la route. Voici bientôt un mois que Christelle a rejoint sa famille en pleine forêt.
Quelle a été dans le cadre de la gestion de cette crise, la contribution du Chef Centre Social de Salapombé ?
Il n’est jamais rentré. Ses vacances de noël se poursuivent et voyez-vous, je suis impuissant.
Qu’auriez-vous souhaité qu’il fît ?
Ramener la sérénité au sein de la famille de Christelle, faciliter sur les bases légales le retour de cette adolescente au sein de sa famille d’accueil et à l’École.

Le Chef de Centre Social de Salapombé absent à son poste depuis l’an dernier, Christelle retournée en forêt…La suite est-elle fondée sur l’espoir que cette enfant retrouve le chemin de l’École ?
Que voulez-vous que je dise, du moment où les pouvoirs publics ( ndlr : Autorités locales de Salapombé) s’opposent à l’insertion sociale des couches marginalisées et des minorités ? Que puis-je faire puisque sur place à Salapombé, ils sont nombreux pour qui j’ai assez investi dans les Écoles et Lycées et faute de l’accompagnement des pouvoirs publics qui me combattent, ces enfants ont presque tous déserté les salles de classe. A qui la faute ?