Malloum Sali, âgé d’une dizaine d’années n’est plus retourné chez ses parents, après qu’il soit allé ce matin, peu après 10h, vider la poubelle. En effet, un brillant sous-officier de notre armée parmi tant de privilégiés que compte ce corps de métier, a fait exploser une grenade lancée contre Mlle Mamma sa maîtresse. Celle-ci dans sa course effarante et effroyable échappe à l’irréparable. Malloum Sali atteint meurt sur le coup et les jours de Mohamadou Yaya, 4ans légèrement blessé sont hors de danger. Aux dernières nouvelles, le brillant soldat se serait rendu à la gendarmerie juste après le forfait au moment où, les restes de Malloum Sali faisaient l’objet des procédures juridicomédicales prévues en la matière.
La bêtise fait encore parler d’elle
« Mamma est la copine du militaire (…) Le militaire se plaint que sa copine a vidé la maison et emporté ses effets (…) depuis hier soir, ils ne faisaient que discuter (…) », nous apprend un jeune homme, la trentaine sonnée qui feint savoir assez des rapports conflictuels entre la jeune dame et son soldat de partenaire. En attendant savoir plus des motivations de cette folie qui pousse un sous-officier de l’infanterie des temps modernes, ivre d’égo surdimensionné, de faire usage d’une grenade contre sa partenaire, fut-elle une concubine, il y a lieu de se demander si les critères de recrutement au sein de nos forces de défense et de sécurité sont en phase avec la modernité ? Comment devient-on militaire ? Quelles sont les épreuves qui ouvrent les portes de la carrière de sous-officiers et même d’Officiers, quand on sait qu’il y a quelques jours, un Officier-marin mettait fin aux jours de son épouse ? Comment expliquer que notre armée du XXIè siècle (contrairement à son aînée 1958-1999) pleine de jeunes diplômés connait autant de bavures dans ses rangs qu’elles n’aient aussi existé auparavant? Où est donc l’importance sur le plan qualitatif des acquis académiques, tant vantés de nos jours au sein de nos troupes puisque leurs aînés moins, pas du tout ou pas autant instruits, restent incontestablement pour nous, les meilleures références morales et disciplinaires dans la pure tradition militaire ?
DES HOMMES OU DES MOUTONS ?
Pourquoi le silence cadavérique de la hiérarchie militaire et de la Justice face aux cris des victimes des militaires ?
Que prévoit le Code Général de Conduite des forces de Défense si cela vraiment existe ? Nous devons nous en douter pour mieux bercer notre étonnement dans un environnement où, des impairs et boulettes de ces hommes sont récurrents et ne font presque pas l’objet de sanctions. En l’espace de dix ans au moins, sous le contrôle de nos dénonciations, les tueurs d’hier sont mutés ailleurs et reviennent soit plus gradés, soit plus sereins quelques années plus tard, sous le regard éberlué des victimes impuissantes et incapables de lever le doigt. Comment ne pas douter de la bonne foi de cette hiérarchie chargée de la discipline, de cette justice civile et militaire qui laissent faire et donnent raison à ces pseudo-illuminés en uniforme prompts à rappeler quelquefois à leurs « moutons » de victimes entre autres : « rien ne peut m’arriver (…) Cette armée nous appartient (…)Quand ça ne va pas je casse (…) Porte plainte où tu voudras (…) J’ai du soutien en haut (…) » ?