Mahamat Aladji Siliman, 53 ans, marié et père de plusieurs enfants se dit une nouvelle fois humilié devant le siens. Le Pinochet de Kourgui, protégé de toute l’administration locale le lui a prouvé. Le bref entretien qu’il nous accorde et ci-dessous publié in extenso se veut suffisant pour comprendre une fois de plus que faute de destituer ce despote, il serait trop tard de réparer le pire qui pourrait arriver à tout moment.
Que reprochez-vous à votre chef de village ?
Assez…Depuis de longues années, trop d’injustices. Mais dimanche le 02 Mai dernier, il m’a encore humilié.
Qu’est-ce qui s’est passé ?
Je suis couché chez moi ce jour là autour de 15h, lorsque l’un de ses « doungourous »[1] s’emmène et m’apprend que le Chef voudrait me voir. Je refuse de répondre à cette invitation douteuse qui ne présage rien de bon. Une trentaine de minutes plus tard, deux policiers armés en service au Commissariat de Kourgui se présentent chez moi, me menottent et me conduisent devant le Chef. Sous un ton arrogant, il leur demande de me placer en garde à vue jusqu’au matin suivant.
Comment s’appelle le « Dougourou » ?
Brahim Tadji, un Blama ( ndlr : Chef de 3è degré)
Comment s’appellent les deux policiers ?
Je communiquerai les noms au cours de l’enquête officielle.
Et la suite de la garde à vue ?
J’y ai passé la nuit et ils m’ont libéré le jour suivant autour de 8h.
Où avez-vous passé la nuit, en cellule ? Dans la salle d’attente ?
En Cellule et bien fermée.
Et pour quelles raisons ?
Je l’ignore, puisque contre moi, il n’y avait pas de plainte, pas de convocation, pas de questions posées.
[1] Collaborateurs de sales besognes