La  banlieue de Kourgui est  au cœur d’une  autre crise. Celle-ci oppose certaines composantes de la population en attente des dons en engrais aux principaux distributeurs desdits dons, mandatés par la Délégation Départementale de l’agriculture du Mayo-Sava. Au-delà de cette  scène qui n’est pas étrange dans ce milieu, qui peut nier après avoir séjourné à Mora  que le détournement des dons destinés aux personnes vulnérables, est le loisir le  mieux partagé ? Qui  remettrait en question, le fait que ce banditisme, qui n’est en fait qu’une forme de vol à mains subtilement bien « armées »,  bien pensée et bien planifiée, recrute autant des citoyens ordinaires que des autorités promptes à nuire qui oserait les défier ?  Et si nous les appelions tous « voleurs », preuves à l’appui, auraient-ils assez d’arguments pour intenter contre nous, un procès en diffamation ? C’est comprendre que le mal est assez profond et se propage à une vitesse vertigineuse sous le regard passif des décideurs qui laissent faire au grand dam des victimes. Toutefois, les gesticulations qui découlent du cas de figure, les arguments développés par les deux camps loin d’être des balivernes, nous dictent prudence et méfiance dans nos analyses. Nous publions in extenso afin que chacun s’en fasse une idée d’une part  l’Entretien que nous accordé  M. ABBA MAHAMA l’un des déçus et d’autre part, la réaction de M. Dieudonné Maïna, l’un des mis en cause.  

ENTRETIENS

M.  ABBA  MAHAMA  DÉNONCE

Qu’est-ce qui pose problème dans la distribution des dons d’engrais ?

Trois cents personnes, essentiellement des bénéficiaires ont été enregistrées au niveau de la Délégation Départementale de l’Agriculture de Mora. Il se trouve qu’à l’arrivée, des noms aient disparu. Et cela pose problème.

A quel moment avez-vous constaté des irrégularités ?

Quatre leaders ou Chefs de groupe se sont constitués et ont reparti les trois cents bénéficiaires. C’est donc à partir de cet instant, que des personnes sensées bénéficier, puisque préalablement enregistrées, n’ont pas trouvé leurs noms après vérifications sur d’autres listes. Comment ne pas y voir, une preuve de manipulation de la liste officielle ?

Nos enquêtes nous ont permis d’apprendre que chaque groupe disposait de 75 bénéficiaires et que seule une liste en avait moins. Tout semble faire comprendre que promesse a été donnée aux victimes d’attendre solution. Ce qui du coup remet en question les allégations de vol …..

Ne vous laissez par distraire. Si tel est le cas, pourquoi n’ont-ils pas vérifié leurs listes  avant de s’afficher en public ? Pourquoi  avoir découvert l’irrégularité, après les cris des victimes ? Quels sont ces gens qui sortent de chez eux nus, et disent avoir constaté leur nudité en route ? Cet argument ne pèse pas. C’est un moyen de défense qui ne convainc pas.

Pourtant c’en est un ?

Demandez-leur comment les dons d’engrais de l’an passé  destinés à Kourgui, se sont retrouvés dans d’autres mains à Yégoua et à Tayer, à la grande déception des destinataires locaux.  Ce sont les mêmes méthodes qui consistent à détourner les dons et à les évacuer dans d’autres réseaux.

M.  DIEUDONNE  MAÏNA RECADRE

Quelle  est votre lecture des arguments de M. Abba Mahama ?

Je ne vois aucun problème, mais un malentendu.  Les trois cents noms ont été repartis en quatre  groupes. Chaque groupe est constitué de 75 noms. Il se trouve qu’une liste ait perdu un nom. Donc au lieu de 75 noms, cette liste n’en avait que 74.  C’est le seul incident qui semble avoir provoqué le courroux du père Abba.

Comment expliquer la disparition d’un nom ? Et qu’aviez-vous pour rétablir ce nom disparu ?

Le problème serait technique. Tout se serait produit dans le Secrétariat bureautique chargé de repartir les 300 noms sur quatre listes. Et nous nous sommes d’ailleurs expliqués en promettant corriger ce manquement. Mais la colère du père ayant pris le dessus, il ne nous a pas écoutés.

A l’écouter, il semble aussi se référer aux distractions vécues dans l’an dernier autour du même partage des dons d’engrais ….

(Silence) 

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