Jeannine C., l’ infirmière surexploitée, humiliée, « vidée » de sa substance vitale par sa hiérarchie,en larmes dénonce l’injustice subie, appelle au secours et exige réparation. Le Ministre de la Santé Publique, saisi par nos soins depuis Juillet dernier est resté indifférent..
DISTRICT DE SANTE DE BANDJOUN – CENTRE DE SANTE INTEGRE DE BAMETCHA
Mlle Jeannine C. , la trentaine, aide-soignante de formation, précédemment Infirmière-Chef du CSI de BAMETCHA / MOUTCHA, ploie sous la terreur de sa hiérarchie aux allures Coloniales qui, faute de la réduire au silence, lui impose depuis plusieurs mois, un régime professionnellement inacceptable et démodé, juridiquement tortionnaire et criminel, moralement surannée et dégradant. Toutefois, faute d’avoir pu recueillir le point de vue des principaux mis en cause et par souci d’éthique, L’ENTRETIEN téléphonique ci-dessous publié s’inscrit dans l’ordre des allégations…
BAMETCHA ou MOUTCHA ?
Centre de Santé Intégré de BAMETCHA ou de MOUTCHA ? voilà certainement une question inévitable qui est posée chaque fois que l’on s’emploie à utiliser l’une ou l’autre appellation pour désigner le même Centre. Sur la Carte du DISTRICT DE SANTE de BANDJOUN, il est écrit BAMETCHA. Mais au niveau de l’Administration, l’on parle plutôt de MOUTCHA. Entre-temps, Le VENERABLE Paul TCHATCHOUANG, Sénateur SDF (ancien député) et Chef de ce village parle de BAMETCHA et non du contraire. Voilà révélée une apparente joute n’ayant rien d’oratoire et qui oppose deux camps. Cependant, face à ceux-ci notre neutralité conseille l’emploi du nom BAMETCHA, simplement parce que c’est déjà le choix fondé ou non du District de Santé de BANDJOUN qui est le principal motif de notre présente sortie.
ENTRETIEN
Jeanine C.
ODH : Comment êtes-vous devenue Infirmière-Chef du CSI de BAMETCHA ?
Jeannine C : Recrutée plus tôt par le COGE du CSI, je suis nommée responsable dudit Centre le 13 Juin 2017 par note de Service du Dr TCHAPDA Inocent, alors Chef du district de santé de BANDJOUN.
Entretemps, une dame est nommée à votre place et vous, maintenue dans l’effectif placé sous ses ordres. Apparemment cela vous dérange ?
Non, je suis au moins heureuse d’avoir construit ce CSI qui ne ressemblait à rien. Je suis fière d’y avoir consacré assez de mon temps, de mon énergie et sans salaire trois années durant, pour faire de ce CSI un lieu enviable. Pourquoi serai-je fâchée d’avoir comme Chef une IDE (Infirmière Diplômée d’Etat) alors que je ne suis qu’une AS ( Aide-soignante) ? Le problème est ailleurs.
Qu’est-ce qui ne va donc pas ?
Simplement le fait d’avoir été chassée du CSI. Je n’ai plus d’emploi, je n’ai pas de salaire, je suis dans l’air.
Pourtant des sources concordantes nous apprennent que vous faites bel et bien partie des effectifs de la nouvelle « cheffe » de CSI de Bametcha….
J’ en faisais partie, je ne suis plus là….
Comment arrive votre séparation dudit CSI ?
Le 04 Octobre 2019, les deux autres Collaborateurs et moi avons eu une réunion avec notre Chef. Cela se passe au sein du CSI. Au cours de cette rencontre, chacun de nous a évoqué la question de son argent injustement retenu par notre Chef. A la fin de la réunion, elle m’a dit ouvertement que je ne faisais plus partie de ses effectifs. Il était environ 13h45.
Quelles actions avez-vous entreprises dans le sens de retrouver votre place ?
J’ai saisi le Sous-Préfet (en poste) de Djebem, toute ma hiérarchie de la Santé, mais rien. Le Délégué Régional a même promis de me recevoir à ce sujet, mais jusqu’à lors, rien.
Comment expliquez-vous qu’au sortir d’une réunion interne où chacun de vos collègues a dit ce qui n’allait pas, vous devenez le mouton noir de la galerie ?
Il y a dans cette affaire, un règlement de compte et pour deux raisons : (1) Mon chef a plusieurs fois en mon absence, imité ma signature pour faire croire que je percevais un salaire. Ce qui est faux, puisque je l’ai dénoncée auprès du Sous-Préfet et du Commissaire Spécial de Police de Djebem (2) Le Ministre de la Santé m’a envoyé à titre de félicitations une prime de 360.000F (trois-cent-soixante-mille francs). Lorsque je me suis présentée, on m’a fait comprendre que tel chef a retenu tant pour lui, tel autre a retenu aussi tant, je ne dois percevoir que 190.000F (Cent-quatre-vingt-dix-mille) francs. Je me suis opposée plusieurs jours durant et mon argent a été réglé dans la colère de ceux qui voulaient me frapper. Le Commissaire Spécial de Police de Djebem est celui qui aurait insisté pour que l’on paye mon argent au complet.
Qu’attendez-vous de nous ?
Du moment où j’ai essayé à tous les niveaux pour faire entendre ma voix et j’ai toujours été repoussée, je demande deux choses : (1) J’ai travaillé trois ans sans salaire, je ne suis pas à la retraite et mérite un salaire (2) Je voudrais être rétablie dans mes fonctions. Je suis formée, j’ai transpiré pour que le CSI ait son visage actuel, qu’on me permette de servir librement et tranquillement mes frères et sœurs, mes parents et grand ’parents malades. C’est mon métier, je l’aime, je l’ai prouvé, j’en souffre d’être expulsée comme un vulgaire clochard. Mon chef du Centre n’a pas pouvoir de me révoquer.
Comment avez-vous vécu trois ans sans salaire ?
Logée par la Communauté, j’y vis jusqu’à lors grâce au revenu des champs et bâtons de manioc que je vends. Pendant mes petites incapacités dues peut-être au palu ou fatigue extrême, c’est ma mère qui m’envoyait à manger depuis Bangoua dans le NDE.