Mme AMOD grièvement blessée
Le Sergent-Chef BITAYA, du 42è BIM de Mora
- viole un domicile privé peu avant 15h ;
- déshabille la propriétaire ;
- Déchire son sous-vêtement ;
- la traîne au sol ;
- la dévisage avec des coups de mains et pieds mortels ;
- lui profère injures et menaces de mort….
« L’Armée nous appartient, rien ne peut m’arriver…. »
Mme AMOD est au cœur de tous les commentaires dans la cité de Mora. Elle est victime vendredi dernier peu avant 15h, d’une agression à son domicile. Pour de nombreuses gens cela paraîtrait étrange si entre la victime et le bourreau, il n’existerait plus ou moins pas d’accointances. Voilà l’avis de la doxa. Cependant des militaires et proches estiment que dame AMOD n’est qu’une victime de trop. Le Sergent- Chef BITAYA est réellement « bitter »(ndlr : amer) et de rajouter « Il y a quelques semaines, il a battu un Adjudant-Chef au point de lui casser quatre dents (…) ». Et si l’on peut être coupable de tels débordements, au point de ridiculiser son chef, de bafouer le sacro-saint principe de la discipline des armées, une de nos questions sans réponses convaincantes de la part de sa hiérarchie resterait celle de savoir, pourquoi le maintenir dans les rangs ? Pourquoi ne l’avoir pas puni ? Pourquoi ne l’avoir pas transféré en justice ? A qui profite cet égarement ? Et si la victime, cet Adjudant-chef n’est rien d’autre qu’un couard, leur commune hiérarchie a-t-elle raison d’être restée amorphe ? Et si faute d’être complice, le Commandement du 42ième BIM n’était pas laxiste, BITAYA le Sergent-chef n’aurait pas scandé sous forme de défis juste après avoir versé le sang de dame AMOD que « rien ne peut m’arriver, allez porter plainte là où vous voulez (…) cette armée nous appartient (…) ».
Le népotisme gangrénerait-il notre armée ?
Lorsqu’un halluciné et forcené comme celui-là, protégé par ses mentors, déclare sans décence que l’Armée Nationale du Cameroun, notre armée, leur appartient…. il n’y a rien d’anodin. Il faut bien se demander de quelle armée parle-t-il ? Ce « nous » auxquels le cruel et tudesque Sergent- Chef BITAYA s’identifie rappelle-t-il à notre conscience, cette horde d’intouchables militaires et Officiers de Police Judiciaires de la Brigade Territoriale de Gendarmerie de Mora , jamais punis mais toujours promus après tant de délits et crimes perpétrés sur des civils à Mora depuis 2011? Est-il normal dans une société moderne comme la nôtre, qu’un sanguinaire fasse tant l’apologie de la violence sans le moins être inquiété ? Qui sont ces « nous » par rapport à « eux » obligés de subir sans droit de défense comme dame AMOD, le Pasteur Taoré, Asta la lycéenne accusée de transhumance religieuse, Oussalaka Litiné l’octogénaire torturé par un Adjudant-fantassin, Abdoulaziz torturé par le CBT de Mora, Babaginda lycéen de Zouelva exécuté par les soldats de Mora, etc. ? Ce « nous », ne cacherait-il pas rien d’autre que l’incompétence avérée des gens qui n’ont pour seule référence que les muscles ? Peut-on être compétitif à l’échelle de la planète, en promouvant si haut la violence et/ou l’appartenance à un groupe de privilégiés ? Quels privilèges même !!!!! Madame AMOD s’exprime
Mme AMOD, comment allez-vous ce matin ?
(ppiaff) ça ne va vraiment pas ….. Tout le corps est enflé, ma vue complètement affaiblie et des douleurs partout.
Nous avons appris que Vendredi passé, le Sergent-chef Bitaya vous a agressée à domicile…Ca commence comment ? Qui est-il pour vous ?
Aucun lien
Comment se retrouve-t-il dans vos appartements privés au point où la bagarre survient entre vous, si à la base il n’y avait pas des liens ?
Regardez derrière vous, voilà les toilettes où les clients du bar se mettent à l’aise. De ce côté vous voyez le congélateur dans lequel je conserve du poisson que je revends. Au moins pour cette raison, vous convenez avec moi que mon domicile privé ne l’est réellement pas, puisque beaucoup y entrent pour une raison bien précise. Et s’agissant du Sergent- Chef Bitaya, je n’ai pas vu les problèmes arriver. Je suis couchée ici même convalescente après une crise de palu qui m’a secouée au début de la semaine passée. Je l’entends demander de l’eau pour nettoyer les fesses de son enfant qui a fait caca. D’ici à l’intérieur je lui indique. Apparemment il ne se retrouve pas. Pendant ce temps, une cliente de poissons se présente. Je sors servir. En ce moment précis, je lui demande si laver les selles de l’enfant lui paraissait difficile, justement parce qu’il faisait trop de bruit. Subitement, il se rapproche de moi et sur un élan menaçant, il me dit de répéter ce que j’ai dit. Je suis loin de croire qu’il y a problème. Du coup il donne une gifle. Je riposte et le duel commence.
Y avait-il des témoins ?
Assez ; mais qui auraient eu peur de nous séparer aux risques de recevoir un coup violent de sa part. Ma fille d’ailleurs présente coure demander secours.
A quel moment votre œil est-il atteint ?
Au moment où arrivent les premières interventions, BITAYA m’avait déjà raclée, trainée au sol nue. Je me souviens à un moment donné où il a placé son pied sur mon cou, disant qu’il va me tuer. Grâce à mes gesticulations, le pied s’est retrouvé sur ma face et il pressait fort au sol.
Comment vous êtes-vous trouvée nue dans ce duel ?
Lorsqu’il m’a jetée au sol, c’est par ma robe qu’il me trainait. Imaginez les coups qui allaient dans tous les sens. C’est ainsi que mon corps sans vêtement traînait au sol. Mon soutien s’est déchiré pendant ce temps et seul le slip est resté intact sur mon corps.
Lorsqu’on vous écoute, on serait tenté de penser qu’entre ce militaire qui serait un maso et vous, il y aurait une complicité. A défaut, il serait un courtisan qui n’aurait pas atteint ses objectifs dans un délai bien déterminé alors que entre-temps, comme disait Jean-Miché Kankan, vous aurez bu son marigot ( entendez reçu ses cadeaux et autres dons). Qu’en dites-vous ?
Je n’ai aucun lien avec lui. Jamais reçu de ses avances. Et aucun signe d’ailleurs ne m’a fait penser qu’un projet comme celui-là était en gestation en lui. Il m’appelle maman et avec raison puisque j’ai de doutes qu’il ait même l’âge de mes premiers enfants. A ma fille qu’il a injuriée en s’attaquant à son intimité, j’ai demandé s’il existait à mon insu des liens entre eux, là encore non.
Il peut se faire qu’il ait été un intermédiaire entre un courtisan discret et vous ?
Là encore non.
Qu’entendez-vous faire maintenant ?
Si cela ne dépendait que de moi, mon sang qui a coulé est suffisant pour que je laisse à Jésus-Christ le soin de s’occuper de ce fils qui a jugé bon de me boxer alors que Boko Haram aurait été son meilleur adversaire. Mais ma belle famille et mes cadets ont décidé de s’occuper de cette affaire. Ils vont suivre l’affaire jusqu’au bout. Voyez-vous, ils estiment que je paye le prix de ma condition de veuve. Si mon mari leur frère et beau-frère était en vie, je serais certainement plus protégée.
Nous avons appris dans les coulisses avant de vous rencontrer que votre bourreau serait prêt à vous présenter des excuses. Est-ce à dire qu’il ne sera pas reçu ?
Cette affaire n’est plus à mon niveau. Et d’ailleurs que viendrait-il encore chercher, si ce n’est de m’achever comme il a promis ?
Comment voyez-vous les prochaines semaines ?
Très inquiète. Bitaya a promis qu’il viendra me tuer et que je ne suis rien puisqu’il a cassé les dents de son chef et on ne lui a rien fait. Lorsqu’en plus de cela, il injurie ma fille au point de s’attaquer à son intimité, vous trouvez normal que je sois en sécurité dans une ville où je n’ai jamais eu de problèmes avec quelqu’un depuis au moins 30 ans ? J’ai trop peur !
Propos recueillis à Mora le 12 Octobre 2020
NOTE DE LA REDACTION
INDICES D’IMPUNITÉS
- De nombreuses familles dans le département en particulier et la région en général expriment en permanence leur mécompte quand à la manière dont la discipline est gérée au sein de notre armée : « Il était Caporal-chef en 2014 lorsqu’il abattait froidement à IRENEE, mon frère aîné, Infirmier Diplômé d’État (…) Je l’ai revu Sergent- Chef à Mora (…) Est-ce à dire qu’il n’a jamais été puni après avoir arraché gratuitement la vie à mon frère », s’exclame un Enseignant.
- « On nous a dit qu’il était en prison, d’autres ont même dit qu’il est décédé, mais comment fait-il que subitement il revienne arme en main et tente encore de nous tuer (…) » S’exclame larmoyante la mère du Jeune lycéen tué par un Soldat T2015 au lieu-dit BARMA (Mora) et dont l’affaire a fait l’objet il y a bientôt un an, d’une descente musclée de la SEMIL partie de Yaoundé. Malgré tout, les tueurs sont libres et défient quiconque prétend hausser le ton.
La grande chancellerie est au courant de toutes les bavures que nous n’avons de cesse dénoncées ces cinq dernières années. Malheureusement, ses instructions ne sont pas toujours respectées à la lettre par le Parquet Général régulièrement saisis pour « diligences appropriées ».