
Ou l’histoire MIYEM KIAMPI BERTIN HONORE, 32 ans et INVITE de la présente EDITION, qui depuis 08 ans, résiste aux « raids hégémoniques » de FRANÇOIS FOPA, 69 ans, cousin de son feu père : L’Administration et la Justice saisies depuis lors, donnent raison au jeune, mais jouent les prolongations qui pourraient finir dans le sang, si l’on s’en tient aux histoires similaires vécues ailleurs et dans la même localité…ENTRETIEN
OBSEVATOIRE DROITS DE L’HOMME : Qui est M. FOPA François pour vous ?
MIYEM KIAMPI BERTIN HONORE : Il est le fils de papa JOUNDA, le petit frère de mon grand-père et donc l’oncle de mon père… FOPA FRANCOIS est donc le cousin de mon feu père.
Quelle était la nature des relations entre votre feu père et lui ?
Ils ne se fréquentaient pas, j’en suis au moins certain. Une fois l’an, ils se voyaient. J’avoue l’avoir bien vu la première fois en 2010, l’année où décède mon père, soit quinze ans après la mort de ma maman.
Ils ne se fréquentaient pas, mais pourtant se rencontraient, vu les liens du sang….
Il nous rendait visite une fois l’an. Mais je ne l’ai connu qu’après l’âge de 21 ans. Toujours est-il que, malgré le lien de sang, mon père et lui ne dépendaient pas du même village (ndlr : quartier conformément à la division administrative). Nous sommes du village Bakoum et lui Balatchuet. Le Chef Bamougong (2è degré) étant le Chef de tout le village.
Cousin du père, un parent à vous de par son âge (69ans), qu’est-ce qui ne va pas entre vous ? Pourquoi tous ces bruits à la Chefferie, à la sous-Préfecture, au Tribunal ?
J’ai une seule histoire à vous raconter. Monsieur François FOPA depuis le 27 septembre 2011, m’a fait douter des liens de sang qu’il partage avec mon père. Sans entrer dans des détails, je dirai sommairement qu’il nourrit depuis huit ans, un seul rêve : celui de s’accaparer des biens de mon papa. C’est tout et cela nous vaut en huit ans, une cinquantaine de confrontations, toutes échelles confondues (Chefferie, Sous-Préfecture, Tribunal). Mais curieusement, il est toujours battu, mais continue de nuire à ma tranquillité
Sur quelles bases affirmez-vous « avoir toujours battu » M. François FOPA ?
Du moment où, aucune instance administrative de résolution de crises n’est au-dessus du Tribunal, je vous citerai quelques références des multiples jugements rendus par le Tribunal de Mbouda, suite aux nombreuses actions judiciaires qu’il a déclenchées contre moi….
- Jugement N° 853/COR du 15 novembre 2017
- Jugement N° 671/COR du 26 Septembre 2018
- Jugement N° 147/COR du 22 Mars 2019
Il y en a plus et à aucune occasion a-t-il gagné malgré tous les motifs fabriqués pour me réduire au silence encore moins, ses Appels interjetés au niveau de la Cour d’Appel de l’Ouest lui ont-ils donné raison. Toujours Perdant.
Si vous l’avez toujours battu, où se trouve donc le problème aujourd’hui ?
Il ne respecte pas les décisions de la justice et chaque fois, il crée des motifs pour relancer d’autres procédures judiciaires contre moi. Après les charges infructueuses de Troubles de jouissance, il a tenté vainement à immatriculer le terrain de mon père, toutes ces tentatives nous valent de manière continue des confrontations à la sous-préfecture. Et cela a un effet d’usure sur moi, et constitue pour lui, une arme qui devrait tôt ou tard m’affaiblir et lui donner gain de cause. C’est pour cela que je crie au secours. Je suis financièrement et physiquement épuisé par ces interminables procès sans fond.
Ne sait-on jamais, une histoire de terrain entre descendants d’un même grand père, pourrait toujours avoir de sens qui vous échapperaient compte tenu de votre jeune âge…
Si telle est votre lecture, permettez-moi de vous guider à travers ma pensée. J’ai quatre observations à faire :
- POURQUOI Monsieur François FOPA, âgé de 60 ans à la mort de mon père (66 ans, né vers 1944, décédé le 15 décembre 2010), soit de six ans moins âgé que lui, n’a pas eu le temps de parler du terrain avec lui ? Pourquoi avoir attendu sa mort, pour réclamer ses droits ?
- Pourquoi Monsieur François FOPA parle-t-il aujourd’hui (et pas hier) de litige foncier ? N’est-ce pas parce que tous les autres motifs utilisés pour m’affaiblir n’ont pas porté de fruits ?
- Si Monsieur François FOPA se reconnaît réellement propriétaire de l’aire qu’il prétend lui appartenir, eut-il besoin de planter chez nous, en notre absence, ce qui s’apparente aux fétiches ? Où sont ses arguments pour qu’il croie aux moyens non conventionnels ?
- LA DIFFERENCE de village entre Monsieur François FOPA ( Balatchuet) et mon père, son cousin (Bakoum) devrait faire réfléchir. A propos j’ai ouïe dire des sages que le Village Bamougong n’est pas historiquement le-nôtre. Mes grands-parents (père de Monsieur François FOPA et mon grand-père) sont venus du village voisin Bangang. Cela veut dire qu’il ne saurait exister un problème de délimitation foncière entre les descendants de mon arrière-grand-père hors du village Bangang….Ils sont des venants et occupent des terres sur lesquelles n’ont jamais vécu leurs ascendants.
Avez-vous la preuve de ce que Monsieur François FOPA aurait planté des fétiches dans votre concession ?
Je l’affirme sans la moindre hésitation. C’était le 20 Août 2014. Si je ne peux prouver que c’étaient des fétiches, il y a lieu néanmoins de présumer qu’il s’agissait bien de cela. Si non, comment expliquer qu’une telle action ait lieu chez nous, en notre absence et par notre adversaire devenu ennemi ?
Pourquoi donc, muni de tous ces arguments, vous ne parvenez pas à vous imposer devant lui ? En avez-vous parlé au sous-Préfet ?
(hésitant) L’Administration que je respecte sait que Monsieur François est un fauteur de troubles. Le Chef des Bamougong et ses Collaborateurs le savent mieux que moi. Mais, rien ne semble changer. Ce ne sont pas mes arguments de plus qui feront fléchir mes adversaires.
En avez-vous parlé au sous-Préfet ?
Dans les détails, NON. Parce que son Secrétaire Particulier (SP) me semble rouler en faveur de Monsieur François FOPA. J’estime donc risqué de dire au Sous-Préfet le contraire de ce que son SP lui aurait dit.
« Rouler en faveur de Monsieur François FOPA » ? Comment le savez-vous ? Quels sont vos arguments contre le SP du Sous-Préfet ?
Plusieurs indices l’attestent. J’en prends le dernier. Jeudi 10 Octobre dernier, après 17h, M. TAKUETE TEDONGMO Arnaud, Conducteur de mototaxi vient vers moi et me remet le numéro de contact du SP du Sous-Préfet et me laisse entendre que ce dernier attend urgemment mon appel. Sans tarder je l’ai appelé et voici en substance ce qu’il me dit : « Depuis le 18 septembre ( ndlr :2019) lorsque nous sommes venus pour borner le terrain, tu t’es opposé. Alors on t’avait donné deux semaines pour passer me voir et me remettre cent cinquante mille francs (150.000F) pour programmer une autre descente(…) Où es-tu ? Tu nous perds du temps (…) Il faut vite agir, parce que Monsieur François FOPA me fait pression (…) » Réagissant à mes excuses relatives au défaut de moyens, il rétorquera en ces mots : « Tu ne sais que t’opposer (…) Lorsque nous sommes arrivés, tu as réussi à mobiliser tout un village autour de nous. Pourtant tout ce monde pouvait t’aider à cotiser les 150.000F exigés » avant de conclure sous forme de défi en ces termes : « En tout cas, si tu ne viens pas verser cet argent, nous viendrions borner ce terrain par tous les moyens (…) »
Vous dites en avoir parlé au Sous-Préfet, mais pas en détail…Du peu que vous lui avez livré, quelle a été sa réaction ?
( hésitant) Je préfère garder dans ma tête ce que j’ai vu à la Sous-Préfecture et entendu du Sous-Préfet à cette occasion. J’en parlerai devant une Commission d’ Enquêtes.
L’attitude du SP du Sous-Préfet, force à penser que cette histoire de terrain est bien plus complexe que les détails que vous nous avez donnés plus haut… Monsieur François FOPA en semble bien plus aguerri que vous…dites-nous en avec plus de précisions votre part de vérité
M. FOPA FRANÇOIS comme je vous l’ai dit, est le fils au cadet de mon grand- père paternel, ils sont originaires de BAGANG (arrondissement BATCHAM). Monsieur JOUDA (père de M. FOPA FRANÇOIS s’installe à Balatchuet ). Mon grand-père MIYEM KUELON s’est installé à BAKOUN (village) dans la communauté BAMOUGONG. Monsieur JOUDA était handicapé (éléphantiasis) et paresseux, il avait deux femmes. Mon grand-père MIYEM KUELON, ainé de M JOUDA était le successeur de mon arrière grand- père avant leur arrivé à BAMOUGONG. A la mort de mon grand-père, M JOUDA vient faire le deuil comme il est de coutume chez nous avec ses deux femmes. A la fin du deuil il rentre et trouve sa maison chez lui à Balatchuet en ruine. Il revient voir les BAKOUN qui lui demandent de rester dans la concession de son grand frère M. MIYEM, assurer la tradition (dlr : La Régence) en attendant que mon feu père KIAMPI DANIEL grandisse. Installé dans la concession, il chasse mon père et ma grand-mère les accusant de sorcellerie. Seul le cadavre de ma grand- mère reviendra dans la concession enterrer sans problème.
A l’âge majeur, et à la mort de M JOUDA en 1974, les BAKOUN installent mon père comme héritier légal et fils légitime de mon grand-père. Il assume jusqu’à sa mort en 2010 alors que M FOPA FRANÇOIS est ingénieur, fonctionnaire, ayant assumé la fonction de 1er adjoint au maire de BATCHAM (destitué à mis mandat par le conseil municipal). Avant la mort de mon père, pas de problème. Il s’était construit sur les terres de mon père à Balatchuet. En passant, les BAKOUN lui avaient cédé gracieusement deux grandes parcelles sur les biens de mon feu grand père au père de M FOPA FRANÇOIS. Les informations que je donne me sont transmises par les patriarches BAKOUN témoins oculaires de cette histoire. Mon père m’a présenté M FOPA FRANÇOIS comme son cousin. Ma grand-mère est morte en 1967 ainsi que mon grand-père. Mon père vivant, nous avons porté le reste de M JOUDA pour aller laisser chez FOPA FRANÇOIS et j’ai personnellement assisté à la grande fête à Balatchuet en présence de M FOPA FRANÇOIS. Sur trois enfants de M JOUDA, deux sont morts dans le maquis, M FOPA resta fils unique. Depuis le début de ce contentieux, le chef de la communauté BAMOUGONG a coupé notre terrain pour lui donner et moi et mes frères continuons à revendiquer.