
« Etre Proviseur de Lycée n’est pas n’importe qui, surtout à l’aurore d’une année scolaire, où ça bouscule dans tous les sens (…) Des places y sont vendues chères, très chères, au moment où des proviseurs véreux ne se gênent même pas de réadmettre dans leurs établissements, en contrepartie de pots de vin, des élèves exclus du même établissement, l’année scolaire précédente (…) Tout y est permis, c’est bien regrettable voyez-vous ! » nous apprend un Professeur de Lycée de classe Exceptionnelle, aujourd’hui à la retraite. Propos forts évocateurs du malaise qui hante nos institutions scolaires. Pourquoi ne regretterait-on pas de constater que le mérite y va à vau l’eau ? Faudrait-il se taire et laisser faire, puisque dans tous les cas, « c’est comme ça » ?
LES DÉPLACÉS DES RÉGIONS ANGLOPHONES, VICTIMES DE NOUVELLES PERSÉCUTIONS
Les nouvelles qui nous parviennent de Dschang, Mbouda, Foumban et récemment de Bafoussam, nous plongent dans un profond regret de constater, preuves palpables et nuisibles à l’appui que de nombreux Proviseurs que nous nous abstenons de nommer pour le moment, montent des enchères en contrepartie de l’inscription de ces enfants dans leurs Etablissements respectifs. « I have given a hundred and fifty francs to Principal, before my daughter could be registered » nous apprend une dame, parent d’élèves d’une de ces villes….qui renchérit « The worst is that a sole parent ought to handle something to the principal, for each kid to be registered,(…) really pathetic, you see ! » Et quel sort sera réservé à ceux de ces parents qui ne disposeront pas de tant d’argent ? « Le Proviseur m’a demandé Soixante-quinze mille pour lui-même et trente mille francs pour les frais de scolarité (…)», réagit un autre parent d’élèves rencontré au perron d’un de ces Lycées de la Région de l’Ouest et visiblement dans l’incapacité de débloquer tant pour son fils….
Ce qui précède loin d’être exhaustif, force à comprendre toute la douleur qui berce le quotidien de nos sœurs et frères anglophones du NOSO ( Régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest) traités dans leur propre pays moins que des immigrés. Comment admettre qu’au plus fort de la crise qui les oblige à quitter le NOSO, abandonnant tout, pour des horizons plus ensoleillés, nous soyons restés autant froids et indifférents à leur douleur ? Et si l’inverse s’était produit, serions-nous heureux de subir ce que nous leur infligeons aujourd’hui dans nos Lycées ?