Populations « agressées » par des gendarmes et policiers…
Les populations d’OURO-DOLLE dans l’Arrondissement de KOLOFATA, sont en colère. En effet, gendarmes et policiers en poste à AMCHIDE ont procédé autour de 10h30 ce jour, à une fouille systématique des maisons ayant pour but, à ce qui est apparu plus tard, de soustraire de ces chaumières, le bois de chauffage. C’est ainsi qu’au moment où nous rendons publique l’information, ce bois est stocké dans le périmètre de la brigade territoriale de Gendarmerie d’AMCHIDE et sous surveillance des gendarmes.
Interrogé sur l’ordonnance ayant motivé cette opération, un gendarme s’est plu à dire qu’ils agissent sur « ordre du Préfet du Mayo-Sava » et pour quel intérêt ? Le gendarme est resté évasif au moment où, l’un des policiers essayait en langue fufuldé de faire comprendre à une des victimes de cette opération que ce bois a été coupé en violation de la loi relative à la protection de l’environnement. Argument battu en brèche par une dame, elle aussi victime qui dira au policier que « Ce sont les BIR (ndlr : Corps d’Élite de l’Infanterie) qui nous ont conseillés de nettoyer la route et d’emporter le bois ». Sorte de récompense pour un travail abattu, dirait-on ! En d’autres termes, il n’y a pas pour ces victimes, une infraction quelconque. Par ailleurs, un cultivateur dans le même rang, ne s’est pas empêché de dire dans un élan revanchard et sous la barbe d’un gendarme moralement désarmé que « Cette saisie ne devrait se faire un dimanche, si cela était la décision du préfet (…) Vous (gendarmes et policiers) êtes des voleurs qui voulez ravitailler vos magasins de Mora avec notre bois (…) » Au-delà de ce spectacle hideux, l’heure vient où nous nous demandons ce que devient notre dispositif sécuritaire. Voici trois mois que nous ergotons sur l’insécurité qui s’installe progressivement sur notre territoire. Nous avons fustigé l’apparent abandon des populations d’Amchidé face aux attaques de Boko Haram qui de plus en plus opèrent en journée, tuent à ciel ouvert, sans le moins être inquiété. Ce matin, au moment gendarmes et policiers servaient leur tasse amère aux mêmes populations, Boko Haram était en train d’agresser un de leurs fils sur une distance d’au plus dix minutes de route.
UN JEUNE DÉBROUILLARD AGRESSE PAR BOKO HARAM AU MOMENT OU SES PARENTS SUBISSAIENT LE RAID DES GENDARMES ET POLICIERS CAMEROUNAIS.
Blama Modou
ENTRETIEN
Comment vous vous appelez et que faites-vous dans la vie?
Blama Modou, je suis vendeur de Kola.
Qu’est-ce qui s’est passé ?
Du retour du marché de kolofata ce dimanche où j’ai tout vendu mes produits, j’ai croisé sur l’axe cinq personnes qui seraient des Boko Haram. Trois portaient chacun une arme. Ils m’ont donc arrêté et ont confisqué tout ce que j’avais sur moi. Soit 78.000 Nairas ( 134.480F) et 20 mille francs CFA.
Cela se passe autour de quelle heure ?
Vers 10h
Quel était votre moyen de déplacement ?
J’allais à moto. Mais je vais vous dire, après m’avoir arraché l’argent, ils ont vidé mon réservoir et m’ont demandé de libérer les lieux. C’est ainsi que j’ai poussé la moto jusqu’à ma destination à Amchidé.
MK