Vue partielle d’une École primaire au Grand Nord Cameroun
Le Délégué Départemental de l’Éducation de Base pour le Mayo-Sava indexé…..
Certains Directeurs des Écoles primaires du Mayo-Sava sont très remontés. Au menu de leur bile, la gestion discriminatoire des primes de rendement par le Délégué Départemental de l’Éducation de Base. « Tous les Directeurs des Écoles d’Application ont perçu leurs primes de rendement depuis Octobre 2018(…) Nous en sommes encore là à attendre ce qui nous revient de droit (…) » déclare l’un d’eux en service dans l’Arrondissement de KOLOFATA. A notre question de savoir pourquoi ce traitement de faveur à leurs homologues des Ecoles d’Application, un autre en poste dans l’Arrondissement de TOKOMBERE de rétorquer « C’est de bonne guerre (…) les Écoles d’Application sont ses marionnettes. Elles sont dirigées directement par lui avec tout ce que cela comporte comme intérêts (…) Ces directeurs sont ses proches ». Vrai ou faux ?
Nous constatons seulement après avoir contacté d’autres Directeurs exerçant dans l’Arrondissement de Mora, qu’il y a réellement anguille sous roche. « Si notre Inspecteur avait reçu le carton, nous en serions informés et même satisfaits (…) » réagit le Directeur d’une École Publique de la ville de Mora qui emboîte le pas à ses kif-kif des deux autres Arrondissements. Voilà une situation gênante qui nous dicte le devoir de prendre attache avec le Délégué. Après deux vaines tentatives de le rencontrer, une source bien introduite à la Délégation nous apprend que « les Cartons des Écoles d’Application ont certes été livrés, mais sont différents des autres Écoles (…) Les primes de rendement des autres Écoles sont bloquées au niveau du TPG[1] de Maroua pour faute de liquidité (….) ». C’est déduire en attendant toutes preuves contraires que, le Délégué Départemental de l’Éducation de Base n’est pas responsable de ce dont on lui reproche, mais en est coupable de notre avis pour n’avoir pas communiqué avec sa base dans le sens d’éviter toute ambivalence qui aujourd’hui pollue ce milieu naguère semblable à un discipolat.
De la présomption de détournement des primes aux preuves de la discrimination entretenue par le gouvernement….
Comment peut-on admettre de manière officielle que des Enseignants formés, titulaires du même grade et affectés au même degré de l’éducation pour les mêmes objectifs, sur l’étendue d’une même période, puissent faire l’objet d’un traitement discriminatoire ? Est-il professionnellement juste et acceptable que les ¾ des Directeurs exerçant dans les Écoles publiques attendent leurs primes de rendement depuis un an, au moment où leurs homologues des Écoles Publiques d’Application qui forment le ¼ de leur effectif, aient perçu les leurs depuis longtemps ? Sur quoi repose ce traitement de préférence pour certains et de négligence pour d’autres ? Dans tous les cas de figure, c’est une pratique surannée qui démoralise, divise et officialise au même moment une injustice aux douloureuses retombés. Nous voulons même crier pour dire que les plus grandes victimes de cette distraction à plusieurs vitesses sont essentiellement les jeunes scolaires issus de familles pauvres. Ce sont eux qui « ravitaillent » au maximum nos Écoles Publiques en effectif. (Les Écoles privées étant devenues l’apanage des enfants des nantis au rang desquels, les autorités, autres fonctionnaires et même ces Enseignants des Écoles publiques). Cela veut dire en d’autres termes que les décideurs peuvent laisser « mourir » ces Directeurs qui réclament leurs primes, convaincus que toutes répercussions de leur colère, n’affecteraient jamais leurs enfants… « Attendre ou se pendre….», tel serait le crédo de ces décideurs parfois très moqueurs !
M-K
[1] Trésorier Payeur Général