IMG_20171011_114502

           Le  04 Septembre 2017, Mme  KORDASS, fondatrice du Groupe Scolaire SCHULZENTRUM, décide sans préavis, de fermer les portes de son Établissement, au grand mépris de son personnel et des dispositions légales. C’en est fait. Les victimes de ce cannibalisme moral et intellectuel aux réflexes nazies, sont résolues à faire entendre leurs voix. Après l’échec de la médiation des AUTORITÉS ADMINISTRATIVES et celle de la SÉCURITÉ SOCIALE, elles ont menacé de se soulever, avant de décider de nous rencontrer. Trois  d’entre-elles et dont une ancienne nous ont accordé chacune, un ENTRETIEN que nous publions  in extenso  dans les pages suivantes. Il s’agit des sieurs : Alain  BOGNEME, Principal du cycle secondaire, M. NGOUANE WANIE, directeur du Primaire et n° 2 de la FONDATION et M. ALHADJI IBRAHIM, un ancien de la maison.

ENTRETIEN

Alain BOGNEME, Vous êtes le Principal du Cycle Secondaire de la fondation SCHULZENTRUM depuis Septembre 2015. Comment arrive l’orage ?

Alain  BOGNEME : Difficile de vous répondre. Puisque  c’est la fondatrice qui décide de fermer son Établissement. Ce ne sont pas les Enseignants que nous sommes qui avons choisi de la quitter. C’est à elle de répondre à votre question. Toutefois, mon expérience et celle des autres collaborateurs, forcent à retenir que ce qui nous arrive, est sous-jacent  aux méthodes de gestion de la fondatrice. Elle est maîtresse d’une logique  tordue et perverse de gestion. Elle est capable de tout….

Comment définissez-vous cette  « gestion tordue et perverse » ?

C’est une histoire assez longue qu’on ne saurait condenser en quelques minutes, sans assourdir des points clés. Néanmoins, retenez que la fermeture de SCHULZENTRUM le mois dernier, est logique quant à la manière dont les affaires y sont gérées.

Parlons-en…

Essentiellement du mensonge, la surexploitation du personnel, les contradictions, le despotisme médiéval, etc.

Mensonge : Il y en a assez. Mais  je m’occupe du mon expérience personnelle. Recruté à Yaoundé comme Professeur de Français et d’Espagnol et aussitôt muté à Mora, où selon les dires de la Fondatrice une maison attenante à l’Établissement  est vacante et  pourrait me servir de résidence. Arrivé à Mora le 04 septembre 2015 accompagné de ma famille, je ne retrouve rien et elle n’en fait aucune excuse. Il faut vite faire et loger les miens. Convenez avec moi que si j’avais su que le problème de logement se serait posé, j’aurais dans un premier temps voyagé seul pour  prendre plus tard des dispositions nécessaires et emmener la famille. Le deuxième mensonge est celui-là qui me fait croire que le cycle Secondaire pour lequel je suis concerné, est déjà structuré. Que non. J’en suis devenu à la fois, Principal,  Préfet des Études, surveillant Général, Professeur, etc. plus par devoir moral que professionnel, c’est important de le souligner.

Surexploitation du Personnel : Elle n’a aucune considération pour son personnel qui produit plus, est mal payé et accuse des arriérés de salaires. Cotisations CNPS prélevées et pas versées. Venez-en constater que le plus bas salaire dans cette Fondation à Mora est de 28.000F, donc largement inférieur au SMIG en vigueur au Cameroun.

Contradictions légendaires : Elles sont nombreuses et je n’en citerai qu’une seule. Au moment de recruter les vacataires, elle avait autorisé le 02 Mai 2016 que ceux-ci fussent payés à raison de  900F l’heure. Un jour, sans concertation avec les concernés, elle décide de ramener l’heure à 500F. Toutes choses qui obligent ces derniers  à jeter l’éponge. Voilà d’ailleurs la genèse de la crise…

Despotisme  Médiéval : Les principes de bienséance ne sont pas son affaire. Elle humilie qui elle veut, gronde et menace sans état d’âme. Plusieurs autorités locales en ont payé les frais… C’est aussi vous dire qu’en décidant de fermer son Établissement, au grand mépris des textes et surtout des sacro-saintes valeurs de la morale,  elle semble nous dire que ses objectifs sont atteints, non sans voiler sa nature acariâtre qui berce un  caractère revêche.

Comment expliquez-vous le fait d’être  «  devenu à la fois, Principal,  Préfet des Études, surveillant Général, Professeur, etc. plus par devoir moral que professionnel. » ?

Je suis recruté à Yaoundé et affecté à Mora comme  Enseignant de Français et Espagnol. C’est  cela qui justifie mon salaire irrégulier. Mais comme je l’ai dit à l’entame de mes propos, mon arrivée à Mora me permet de comprendre tous les enjeux. Je dois me plier en quatre  sous la supervision de M. NGOUANE, le N°2  de la Fondation, pour  conduire le navire qui pourrait chavirer. Il faut recruter les enseignants, définir les plages horaires, structurer et évaluer  le corps enseignant, encadrer la discipline, etc.  Je n’ai aucune note de Service qui m’attribue toutes ces tâches, encore moins un salaire qui compense toutes ces énergies déployées. Je ne suis même pas affilié à la CNPS. Je l’ai fait et les résultats très positifs sont là pour illustrer cette évidence.

Pourtant,  la  fondatrice vous accuse de lui avoir proférée  des menaces ?

Qu’elle en apporte les preuves ! Et si tel serait le cas, pourquoi n’avoir pas saisi la justice ne serait-ce que dans le souci de garantir sa protection ?

Qu’en est-il des dix millions de francs distraits, des parents d’élèves que vous avez « chassés » et de la villa que « vous avez construite » à Mora ?

Trouvez-vous cela possible pendant que je suis en liberté plutôt qu’enfermé ? Suis-je son  Agent  Financier pour avoir gardé autant de nos francs ? Villa elle dit? Laquelle, puisque je suis sous pression de mon bailleur qui menace de me dégager ? Avec quels moyens, puisque mes enfants du primaire et secondaire sont tous insolvables et se préparent à me rejoindre à la maison lorsqu’on les mettra à la porte ? Je viens de parcourir à pied la distance qui nous sépare d’ici la ville (ndlr : 5km)

Comment se présente la Carte de visite de Votre Établissement ?

Précisons du Secondaire qui me concerne  au premier chef.

2015-2016 : 26 élèves, 07 Enseignants dont 02 Permanents et 05 recrues. L’Espagnol et l’Allemand y sont dispensés comme deux langues.

  • Classe de 6è : 10 Élèves ;
  • Classe de 5è : 8 Élèves ;
  • Classe de 4è : 8  Élèves.

2016-2017 :

CLASSES INDICE EFFECTIF RÉSULTAT %
 

76

                                                                            BEPC 79,42
34 27 admis
2nde A4 Allemand 2
  A4  Espagnol 2
C 8
 
                                                                              PROBATOIRE  
1ère A4 Allemand 7 4 Admis 57,14
  A4  Espagnol 17 12 Admis 70,48
C 4 3 Admis 75
 
SECTION  ANGLOPHONE
Form 1
Form 2
Form 3
Form 4

TAUX DE CROISSANCE DES EFFECTIFS (en deux années scolaires)

  Nombre d’élèves en 2015-2016 26 17,33
Nombre d’Élèves en 2016-2017 150

Entre le 04 Septembre et ce jour, quelle  est  la nature de vos rapports avec les autorités de la place ?  

Si je m’en tiens à plusieurs sources,  le Préfet  informé de cette crise, a  dans  un  Arrêté Préfectoral  instruit le Sous-préfet de  Mora, de procéder à l’intégration de nos  élèves dans des différents Lycées et Écoles Publiques de la Place. En dehors de cet acte que mes collaborateurs et moi avons apprécié, il faudrait bien souligner que dans le cadre de la gestion de la crise, nous avons tour à tour rencontré  le Sous-préfet en personne, des Collaborateurs d’une part  de l’Inspectrice d’Arrondissement pour l’Éducation de Base de Mora et du Délégué Départemental de  l’Éducation de Base d’autre part. Au niveau de la Région, nous avons sur conseil du sous-préfet rencontré le Délégué Régional du Travail et de la Sécurité Sociale (DRTSS). Qu’est-ce qui en a découlé ? Pas grand-chose. Le Sous-préfet a fait preuve de beaucoup d’engagement et de détermination dans le sens de solutionner cette crise. Nous lui en sommes grandement reconnaissants. Quant au DRTSS, sa descente sur le terrain est aussi un signe positif dans le sens de régler la crise. Mais, son attitude quelques jours plus tard déçoit et désillusionne.

Vous semblez dubitatif, malgré tout ..

Pas du tout. Mais je m’interroge. Je me demande comment l’administration avec son pouvoir coercitif, n’a pas pu faire mieux ? Pourquoi la suggestion extrêmement géniale du sous-préfet n’a pas germé ?  En effet, le Sous-préfet a pensé qu’une autre approche de gestion de cette crise aurait voulu qu’un COMITE DE GESTION  PROVISOIRE fût mis sur pied afin de limiter les dégâts et maintenir la flamme d’hier. Cette approche pleine de sagesse n’a pas obtenu l’assentiment de la fondatrice saisie illico. Celle-ci s’est plu à pondre une longue correspondance le 11 Septembre dans laquelle elle s’oppose à toute initiative visant à exploiter ses locaux.. Puis silence et somnolence de l’autorité de l’État !

Pensez-vous que les autorités auraient pu contourner cet obstacle ?

Il n’est pas question de contourner ou non un obstacle. Un problème aux grands enjeux humanitaires se pose. Il faudrait bien sauver des vies, plutôt que préserver les biens de X.  Voyez-vous, nous sommes 24  donc  17 enseignants et  07 vigiles, abandonnés dans la rue. Chacun traînant sa petite famille que vous-même avez évaluée au cours de nos échanges off record à un total de 17 épouses, plus de cent enfants..Vous imaginez ce que cela représente ? Nous sommes sans salaire depuis le départ en vacances. Nos enfants dont  19 % sont à l’Université, 21% au Secondaire et le reste au Primaire, n’ont-ils pas besoin d’un appui financier de leurs parents que nous sommes ? Comment allons-nous faire en cette rentrée scolaire et Universitaire ? Comment allons-nous gérer les urgences quotidiennes ?

Qu’envisagez-vous dès lors ?

Porter plainte ? Ce serait l’idéal. Mais avec quels moyens allons-nous gérer les contraintes d’une procédure contre une dame qui n’a jamais perdu de procès dans sa logique de dénégation humaine ? Où allons-nous trouver les moyens pour financer cette procédure ? Tout au plus, nous souhaitons que votre dénonciation serve de point de départ d’une action judiciaire qui pourrait être déclenchée. Tel est notre vœu le plus profond.

Propos recueillis par  Baby Julago

 

http://psydh.com