Après le pillage perpétré en 2012 par un agent du PIAASI à Mora, La CONAC ouvre une enquête en 2013…
04 ans après;
C’est le silence;
Qui consacre la négligence;
D’une Institution qui ne garantit pas la paix !
Les faits il y a cinq ans
UN MOT SUR LE PIAASI
« C’est depuis 2003 que le Piaasi, le projet intégré d’appui aux acteurs du secteur informel, a été mis en place avec les ressources issues de l’initiative des pays pauvres très endettés PPTE. Ces ressources avaient été évaluées à environs 9 milliards 695 millions 900 milles francs CFA. mais il faut dire que c’est depuis le mois de juillet 2005 que le piassi est véritablement mis en œuvre dans le cadre d’une première phase pilote qui s’étendait de 2005 à 2007.
Cette première phase a permis à terme la création du FAASI, le fonds d’appui aux acteurs du secteur informel. Le gouvernement camerounais par le canal du ministre de l’emploi et de la formation professionnelle, Zacharie Perevet, président du comité de pilotage du piaasi, a pu débloquer un montant de 4460902000 francs CFA entre 2005 et 2008.Il est question aujourd’hui d’intensifier l’action du piaasi dans toutes les régions du pays. D’où l’implication des délégués départementaux du ministère de l’emploi et de la formation professionnelle dans la bonne exécution des misions du piaasi. Le ministre Zacharie Perevet qui tient à ce projet, a pour objectif non seulement d’assurer une bonne synergie dans la mise en œuvre de ce projet, mais aussi amener les délégués départementaux à contribuer à la réussite du projet notamment en recevant les projets des jeunes du secteur informel et veiller à les acheminer au niveau des délégations régionales tout en veillant au respect de la représentativité des 280 arrondissements que compte le Cameroun. Même si beaucoup reste encore à faire il faut dire que le piaasi a déjà pu couvrir près de 232 arrondissements à travers le pays. »[1] De ce qui précède nous avons le long de ce parcours, constaté entre autres écueils ce qui suit :
- Des Camerounais qui une fois obtenu les crédits se font déclarer morts ;
- Des agents du PIAASI au cœur de vastes escroqueries qui échouent à deux strates les moins susceptibles :
- Le dossier de demande de crédit est monté au nom du bénéficiaire, mais c’est l’Agent du PIAASI qui exploite les retombés. Celui-ci gère le crédit au nom et à l’insu du Demandeur initial.
- Le dossier de demande de crédit est monté au nom du Demandeur contre versement de faramineuses sommes d’argent. Au bout du compte, le dossier n’est pas soumis au Comité qui décide et octroi des crédits. Ce qu’on retient ici est que, l’Agent du PIAASI dans ce contexte, réalise le triste exploit de distraire de milliers de postulants au Crédit-PIAASI, leur fait cajoler le béat espoir d’un financement qui n’est que virtuel, empoche leur argent et peut s’en fuir, sans laisser des nouvelles.
Les départements du Logone-et-Chari en 2011 et du Mayo-Sava en 2012 sont dans la cadre de notre enquête, les victimes de Monsieur P.M, un Agent du PIAASI accueilli comme un Agneau, mais qui s’est révélé être un loup d’une autre race. Après Kousseri et Mora, il vient d’être muté par sa hiérarchie à LIMBE, Région du SUD-OUEST, sans que celle-ci ne daigne lui exiger un bilan ; du moins officiel. Le tableau ci-contre publie la liste non exhaustive des victimes de ce cleptomane éhonté qui s’est fait assez d’argent sur le dos de pauvres planteurs et éleveurs, désormais contraints à une mort lente. Nous estimons à près de mille dossiers encaissés, contre des versements allant de 11.500F à 150.000F par demandeur. Notre recensement des victimes se poursuit et nous nous faisons le devoir ici de publier la première liste.
- LES VICTIMES
N° | Nom | Montant
Versé en francs cfa |
N° Récépissé |
Observation |
1 | BEMOUYE Judith Esther
9155.1428 |
20.000 | Pièces Originales du dossier
non restituées |
|
2 | Bichaïr Gavagar
7640.2368 |
40.000 | 016 | |
3 | Commune
de Mora |
|||
4 | Djougoudoum Bargouma
76624021 |
12.500 | 007 | |
5 | Fanta Fringa
7464.7583 |
13.500 | 014 | |
6 | GIC FAA
7424.4792 |
25.000 | ||
7 | GIC Hayava
7468.0121 |
15.500 | 027 | |
8 | GIC Kawtal
7051.2054 |
15.000 | ||
9 | GIC Maiyaha
7051.2054 |
20.000 | ||
10 | GIC Makemed
7051.2054 |
20.000 | ||
11 | GIC MIRABA
9008.3247 |
34.500 | 008 | |
12 | GIC NARRAL
7998.3519 |
15.000 | ||
13 | GIC Damkaba
7939.0521 |
25.000 | Dossier GIC non restitué | |
14 | GIC Dengava
7928.5923 |
26.000 | 010 | |
15 | GIC Denjecke
7036.7663 |
25.000 | ||
16 | GIC DLerma-Law-Dap
9935.7729 |
21.500 | Localisé à Doukoula,
département du Diamaré |
|
17 | GIC Gwadikwara
7939.2064 |
28.500 | 013 | |
18 | GIC Lap Law
9935.7729 |
21.500 | Localisé à Doukoula,
département du Diamaré |
|
19 | GIC Lap Lawde
9935.7729 |
21.500 | Localisé à Doukoula,
département du Diamaré |
|
20 | GIC Mentivo
7464.7583 |
25.000 | ||
21 | GIC Midala
9935.7729 |
13.500 | ||
22 | GIC Moungou VOUVA
7017.3862 |
24.500 | 025 | |
23 | GIC Nouribai
9935.7729 |
21.500 | Localisé à Doukoula,
département du Diamaré |
|
24 | GIC PFAS
7593.7435 |
23.500 | ||
25 | Guidadak Sawalda
7026.2607 |
11.500 | ||
26 | Hadjara Isabelle
7659.5987 |
13.500 | ||
27 | LITINE Jean-Calvin
7012.7631/ 9420.4094 |
13.500 | Localisé à Kousseri,
département du Logone-et-Chari |
|
28 | Massayok Félicité
9919.6899 |
22.500 | ||
29 | METRESSEU Edith L’Or
9912.8104 |
12.500 | ||
30 | Nikodem Guidaïdi
7593.7435 |
19.000 | 011 | |
31 | Pasteur Guilkoua Lucas
7599.3773 |
24.000 | ||
32 | Pasteur Maya K. Philip
7939.2064 |
25.000 | ||
33 | Talake SINBI
7076.8056 |
24.000 | ||
34 | Tchogoua Rosy
7589.0229 |
12.500 |
- OBSERVATION
- TERRITOIRE D’ACTION:
Le tableau ci-contre révèle que P.M avait une compétence départementale dans le Mayo-Sava. Cependant, il se trouve qu’il ait fait des incursions dans le Diamaré qui a pour chef-lieu Maroua et le Logone-et-Chari qui a pour Chef-lieu Kousseri. En attendant que les enquêtes dénichent d’autres victimes tombées hors du Mayo-Sava.
- Monsieur P. M
Loin de toute perfection requise par le prénom qu’il porte, s’est fait le plaisir de délivrer par moments des Récépissés de dépôt de dossier sans jamais penser à celui du versement des Frais de dossier dont le montant varie selon des critères difficiles à déterminer. Parfaite énigme, dirait-on !
- LA PARTICULARITÉ DE CE VOL
repose aussi sur le fait que, le malfrat ait fait des promesses fermes selon lesquelles, ses victimes auraient obtenu leur crédit au mois d’Avril …puis Mai, puis Juin 2012 et plus jamais. Dans une telle apathie et dans l’attente de la manne, elles se sont laissées surprendre par les pluies sans avoir le moins cultivé et semé. Conséquences ? Aucune production pour cette saison avec des risques de la disette. Entre-temps, il nous revient qu’aucun dossier du Mayo-Sava n’ait été déposé au niveau de la Représentation Régionale du PIAASI à Maroua.
- LÉGÈRETÉ OU COMPLICITÉ DU DISPOSITIF DE RENSEIGNEMENT DE NOS FORCES DE SÉCURITÉ ? :
Sous le prétexte du déficit numérique, nos forces de sécurité justifient leur incapacité à gérer la sécurité publique laquelle, plusieurs fois de suite, a affiché des défaillances. Le Procureur de la république à Mora et le gouvernement de la république plusieurs fois saisis par nos soins, en savent mieux. Néanmoins, sans avoir la prétention de donner des leçons à quiconque, nous restons tout de même libres de faire des observations sans état d’âme. A propos, il est réducteur pour ces forces, honteux pour ces hommes et inconcevable qu’un homme parti de Kousseri en 2011 après avoir escroqué des populations, se retrouve un an après à Mora (moins de 300Km) entrain de rééditer le même forfait, neuf mois durant, sans être le moins inquiété par ces gendarmes et policiers plus enclins aux affaires qu’à faire leur boulot. Pour certains, à savoir la grande majorité des hommes en tenue, cet état de choses est la résultante de la non collaboration des populations avec la force publique. D’autres par contre, les civils, estiment que la présumée relation incestueuse entre quelques éléments de la force publique et les malfrats qui écument nos villes suffisent à stériliser leur dénonciation puisqu’au bout du compte, ils s’en trouvent très exposés. Entre ces deux approches, où se trouve réellement le problème ? Autrement comment expliquer que P.M et bien d’autres escrocs aient tant de facilité à opérer dans un univers sans relief où la présence d’un homme en Uniforme ne sert plus de dissuasion comme naguère ?
Le 1er Novembre 2012
E.M
Extrait Archives ODH
[1] Source : http://www.journalducameroun.com/article.php?aid=726