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         Par Communiqué  Radio-Presse (voir ci-dessous) n° 13/17/CRP/MINESEC/CAB du 03 Mars 2017, le Ministre des enseignements Secondaires (MINESEC), prenait un certain nombre mesure visant à « rattraper les heures de cours et autres activités pédagogiques » longtemps perturbées  « jusqu’au 03 février » dernier par un « mouvement de grève des enseignants dans les régions du  Nord-Ouest et du Sud-Ouest ».

1ère  Observation

  • 61 jours sont ciblés pour permettre aux Nord-Ouest (NO) et  Sud-Ouest (SO) de se rattraper.
  • 164 heures (pour les classes d’examen) s’ajoutent à cette opération qui prend fin le 13 Mai 2017.

2è Observation :

  • Le NO et le  SO connaissent les perturbations des cours depuis mi-novembre. De cette période au 03 Mars, nous évaluons 70 jours ouvrables non exploités.

3è Observation :

  • Tout au long des 70 jours de trêve ou périodes perturbées, tous les autres scolaires des huit autres Régions, fréquentaient régulièrement et mettront tous un terme à l’année scolaire le 13 Mai prochain.

4è  Observation :

  • Le gouvernement affirme qu’en principe, tout est revenu à la normale dans ces deux Régions depuis le 03 février 2017.

CONTRADICTIONS

  • Le MINESEC affirme dans le Communiqué que les perturbations enregistrées dans les Régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest ont pris fin le 03 février dernier. Ce qui n’est pas vérifié sur le terrain et contredit par la visite du P.M  dans la région du Nord-Ouest du 06 au 09 Mars avec pour objectif « effective school resumption in the region since classes have been paralyzed in ongoing crisis rocking the two English speaking regions » En d’autres termes, le mouvement de grève reste d’actualité dans un environnement parsemé d’insécurité.
  • En fixant la période de rattrapage du 06 Mars au 13 Mai 2017, le gouvernement feint ignorer les cris des responsables du GCE board qui se disent menacés de mort au cas, ils viendraient à s’impliquer dans l’organisation des examens du sous-système anglophone. « Dr Humphrey Ekema Monono has revealed that he receives death threats everyday from anonymous persons who send messages threatening to kill him if he goes ahead to organize the 2017 session of the GCE. »

PROBLÈME

  • Il n’est pas académiquement possible de couvrir en 61 jours (deux mois), un programme qui s’étendait initialement le long de deux trimestres (approximativement six mois).
  • Le timing ministériel n’inclut à aucun niveau, des évaluations…
  • En présentant les faits de cette manière, le gouvernement dévoile ses intentions pouvant se résumer en : Couvrir le Programme à tous les prix, à condition de respecter le calendrier de l’année scolaire et sauver l’année du spectre d’année blanche qui pèse sur les deux régions anglophones. Toutes choses qui posent un réel problème de formation de ces enfants…
  • En imposant aux enfants ce rythme fort et violent, nous les transformons en robot. Ici, ils cessent de jouir de leur vertu biologique et donc naturelle de restituer fidèlement ce qu’ils auront appris. Et le bilan pour des jeunes de cet âge, ne pourra être que largement catastrophique.

SUGGESTION

Aux grands maux, de grands remèdes : Il nous semble objectif, poli et humain de modifier à titre exceptionnel et exclusivement pour les Candidats des deux Régions citées  le calendrier des examens. La période allant de mi-juillet à Mi-août, pourrait permettre à ces jeunes scolaires de mieux se préparer. La présente démarche repose sur trois points importants :

  • Les évaluations mensuelles (Séquences) sont consécutives à 20 jours de cours par mois. Soit moins de 180 jours par année scolaire pour un meilleur rendement aux examens officiels. Or, en prenant en compte le communiqué du MINESEC, Les scolaires des NO et SO pourraient justifier au 13 Mai prochain, 111jours de cours, soit un déficit évalué en moyenne à 69 jours. Toutes choses d’emblée impossible à cette date, quand on sait que le planning de rattrapage défini par le MINESEC le 03 Mars dernier, bat déjà de l’aile.
  • Cet écart (111 jours) est assez grand. Le minimiser serait afficher aux yeux du monde qu’au Cameroun, on peut former au rabais, à condition de « fabriquer » autant de diplômés que le contexte permettrait. Ceci est encore plus vrai qu’au 13 Mai prochain, il est rationnellement impossible que ces deux Régions aient de meilleurs candidats à ces examens qui déjà débutent le même mois de Mai pour se prolonger en Juin. Et de là, que deviendront ces « diplômés à tous prix » à l’échelle nationale et planétaire?
  • La gestion rationnelle de toute mémoire exige trois temps qui ne sauraient en 61 jours de rattrapage, être effective:

                                       L’Encodage: Réception de l’information, son enregistrement à travers des questions, la recherche de la signification, la compréhension, etc. Cette phase pourrait correspondre à la période de rattrapage qui part du 06 Mars au 13 Mai prochain.

                                      Le Stockage: C’est la phase de la fixation et de la conservation de l’information. Celle-ci a besoin de se rafraîchir et d’être le plus souvent activée. Elle est impérative dans un contexte où l’on respecte les apprenants. L’ignorer serait une insulte à l’intelligence de nos enfants et forcerait à penser à une logique officielle de robotisation de la jeunesse du NO et du SO.

                                      Le Rappel: nous sommes ici face à l’obligation de récupérer l’Information qui a été stockée. L’élève à cette phase procède à la visualisation de ce qui a été préalablement gardé. C’est ici la période des examens, où l’enfant doit restituer ce qu’il a emmagasiné. Or, dans ce contexte que restituera-t-il pendant les examens officiels qui commencent moins de deux semaines après l’Encodage qui prend officiellement fin le 13 Mai prochain ?

    Fait le 07 Mars 2017

Emmanuel  K.  MOMO

 

CJ: Communiqué Radio-Presse du MINESEC

Communiqué Radio-Presse